Voici le planning des activités en cours : du birdwatching au Lac Karihani et à la retenue collinaire de Dzoumogné, à la tombée du jour et le week-end. Pour réserver votre place : Écrivez-nous à l’adresse contact@gepomay.fr Appelez-nous au 0269 61 05 90 Envoyez-nous un message sur le Facebook du GEPOMAY
Profitez du mois de septembre pour découvrir un petit limicole de passage sur notre île : le Bécasseau Cocorli (Calidris ferruginea) ! Photos : Graham Winterflood, Lip Kee, Juan Emilio, Thomas Ferrari Le Bécasseau cocorli fait parti de la grande famille des limicoles : les oiseaux des rivages, se nourrissant surtout dans la vase. Ce sont des oiseaux migrateurs, qui sont présents à Mayotte lors de leur hivernage. Le Bécasseau cocorli fait partie des « très grands migrateurs » : les colonies présentes à Mayotte se reproduisent dans la partie occidentale de la Sibérie, et peuvent migrer jusqu’en Afrique du sud, soit près de 30 000 km ! C’est un migrateur nocturne : il peut parcourir jusqu’à 800 km en une seule nuit. Après sa reproduction, il entame sa migration post-nuptiale vers le sud. Lors de ce trajet long et fatiguant, certains individus font une halte à Mayotte. On compte ainsi chaque année un petit groupe de 10 oiseaux, qui reste environ 6 semaines sur l’île. Le Bécasseau cocorli a un plumage grisé et écaillé sur le dessus, blanc clair sur le dessous. Son sourcil est clair et marqué. Il a de longues pattes noire. On le reconnait surtout à son bec noir, long, épais, et arqué vers le bas. Sa taille et sa morphologie rendent facile sont identification. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel : les mâles et les femelles sont identiques. Les deux arborent un plumage nuptial lors de leur saison de reproduction, en Sibérie : leurs ventres et leurs cous deviennent alors roux (d’où leur épithète latin ferruginea, couleur rouille !). Il utilise ce bec pour sonder la vase et y trouver des vers, mollusques, crustacés et petits insectes. Parfois, il picore aussi à la surface. Il est observé à Mayotte dans les zones vaseuses : lagunes, marais, mangroves… On le voit souvent à la vasière des badamiers, mais aussi de temps en temps autour des retenues collinaires, dans les mangroves du nord et de l’ouest, ou encore au lac Karihani. L’espèce est considérée comme un visiteur commun de l’hiver boréal dans les îles de l’Océan Indien, Assez Commune (AC) à Mayotte. Par ailleurs, l’espèce est quasi-menacée à l’échelle mondiale et à Mayotte (NT). Il semblerait que les effectifs soient en diminution à Mayotte. Sources : Rapport de l’Observatoire des Oiseaux Côtiers – GEPOMAY Fiche « Bécasseau cocorli » – Oiseaux.net
En août, découvrez les deux espèces de foudis de Mayotte : le Foudi des Comores, peu commun et endémique de l’archipel, et le Foudi de Madagascar, plus répandu. Arriverez-vous à les différencier ?
En juillet, partez à la découverte de la Chouette effraie, ou « Bwindri ya joma », un rapace nocturne qui s’avère être un allié de choix pour lutter contre les rongeurs… Photos : GEPOMAY, A. Vargas, K. Plumber La Chouette effraie est un oiseau de 45 cm, dont l’envergure peut atteindre près d’un mètre. Elle a le corps élancé, prolongé de longues pattes et de longues ailes. Son plumage a l’aspect clair : il est jaune-roux sur le dessus, et blanc tacheté sur le dessous. On la reconnait à son disque facial blanc en forme de cœur, qui contraste avec ses yeux noirs. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce, sauf la taille de la femelle qui est légèrement supérieure à celle du mâle. Il s’agit d’une espèce nocturne : elle sort la nuit pour chasser. Peut-être l’avez-vous déjà vu sortir à la tombée de la nuit en lâchant des cris aigus répétitifs ? On la retrouve dans les espaces ouverts, comme les prairies, les bords de route zones agricoles, où elle peut chasser en toute liberté. Elle se nourrit à 90% de rongeurs (rats et souris), et plus rarement de gros insectes. C’est donc une alliée qu’il est bon de compter parmi ses voisines ! Elle chasse en vol, à quelques mètres du sol, puis se laisse tomber – serres en avant – sur sa proie. On peut aussi la voir chasser à l’affut depuis un promontoire. Une fois attrapée, elle tue sa proie à coup de bec derrière le crâne. Comme pour la majorité des rapaces, elle la consomme en entier, puis recrache les restes (poils, os…) à travers des « pelotes de réjection » deux fois par jour. Ses ailes larges et longues lui permettent un vol lent, léger et des virages rapides. Son vol est totalement silencieux, du fait de la forme de ses ailes (en particulier des rémiges, les plumes qui permettent aux oiseaux de voler). Elle chasse notamment grâce à son audition asymétrique – ses oreilles ne sont pas placées de la même façon – lui permettant de repérer une proie au centimètre près ! Bien sûr, elle se sert aussi de sa vue, qui est très performante en faible luminosité. Espèce nocturne, la Chouette passe ses journées cachée dans des cavités, souvent dans des constructions humaines : greniers, faux plafond, combles… Elle a besoin de ces « gites diurnes » pour ne pas être dérangée. C’est aussi dans ces endroits cachés qu’elle nidifie : on dit qu’elle est cavernicole pour sa nidification. Une fois installée, le couple commence la parade nuptiale. Le mâle effectue des vols nuptiaux, des offrandes, qui peuvent donner lieu à des poursuite bruyantes. Le couple semble fidèle au site de reproduction. À Mayotte, la période de reproduction s’étend d’avril à juillet. Comme chez beaucoup de rapaces nocturnes, la femelle pond à même le sol du site, sans faire de nid. 2 à 10 œufs blancs sont pondus, et l’incubation dure une trentaine de jours. La femelle, nourrie par le mâle, couve les œufs puis les poussins, qui naissent presque dépourvus de plumes. Quand ces derniers grandissent, ils deviennent plus gros que les adultes, et perdent du poids suite à leur premier vol. Ils quittent le nid au bout de près de 2 mois, mais y reviennent toujours y passer la journée. En fonction de l’abondance des proies, la couvée peut être plus ou moins abondante. Si les proies sont rares, le plus jeune de la couvée disparait au profit des autres, pour éviter que l’ensemble de la nichée ne périclite. Une productivité remarquable ! La Chouette effraie est une espèce abondante sur les cinq continents, représentée par 28 sous-espèces différentes. À Mayotte, c’est Tyto alba affinis que l’on peut observer. Il s’agit d’une espèce protégée. Sur notre île, elle est menacée par : le développement des routes, qui augmente le risque de collision avec les voitures l’usage des pesticides, qui intoxique ses proies la disparition des sites de nidification et des gites diurnes Mais bonne nouvelle : vous pouvez installer un nichoir à Chouettes effraies près de chez vous, et profiter de sa présence pour lutter contre les rongeurs ! Sources : Cahier thématique « Chouette effraie » – LPO.fr Fiche Chouette effraie – Oiseaux.net
Notre association s’agrandit ! Nous recherchons un.e technicien.ne naturaliste, pour appuyer l’équipe sur les missions de terrain. Contrat : CDD Durée : 9 mois Prise de poste : août 2020