Profitez du mois de septembre pour découvrir un petit limicole de passage sur notre île : le Bécasseau Cocorli (Calidris ferruginea) !
Photos : Graham Winterflood, Lip Kee, Juan Emilio, Thomas Ferrari
Le Bécasseau cocorli fait parti de la grande famille des limicoles : les oiseaux des rivages, se nourrissant surtout dans la vase. Ce sont des oiseaux migrateurs, qui sont présents à Mayotte lors de leur hivernage.
Le Bécasseau cocorli fait partie des « très grands migrateurs » : les colonies présentes à Mayotte se reproduisent dans la partie occidentale de la Sibérie, et peuvent migrer jusqu’en Afrique du sud, soit près de 30 000 km ! C’est un migrateur nocturne : il peut parcourir jusqu’à 800 km en une seule nuit.
Après sa reproduction, il entame sa migration post-nuptiale vers le sud. Lors de ce trajet long et fatiguant, certains individus font une halte à Mayotte. On compte ainsi chaque année un petit groupe de 10 oiseaux, qui reste environ 6 semaines sur l’île.
Le Bécasseau cocorli a un plumage grisé et écaillé sur le dessus, blanc clair sur le dessous. Son sourcil est clair et marqué. Il a de longues pattes noire. On le reconnait surtout à son bec noir, long, épais, et arqué vers le bas. Sa taille et sa morphologie rendent facile sont identification.
Il n’y a pas de dimorphisme sexuel : les mâles et les femelles sont identiques. Les deux arborent un plumage nuptial lors de leur saison de reproduction, en Sibérie : leurs ventres et leurs cous deviennent alors roux (d’où leur épithète latin ferruginea, couleur rouille !).
Il utilise ce bec pour sonder la vase et y trouver des vers, mollusques, crustacés et petits insectes. Parfois, il picore aussi à la surface.
Il est observé à Mayotte dans les zones vaseuses : lagunes, marais, mangroves… On le voit souvent à la vasière des badamiers, mais aussi de temps en temps autour des retenues collinaires, dans les mangroves du nord et de l’ouest, ou encore au lac Karihani.
L’espèce est considérée comme un visiteur commun de l’hiver boréal dans les îles de l’Océan Indien, Assez Commune (AC) à Mayotte.
Par ailleurs, l’espèce est quasi-menacée à l’échelle mondiale et à Mayotte (NT). Il semblerait que les effectifs soient en diminution à Mayotte.
Sources :