La Tourterelle du cap est un petit columbidé globalement gris-brun clair sur le dessus du corps. On reconnaît son large collier noir bordé d’une fine bande blanche couvrant l’arrière et les côtés du cou. La poitrine est grise-rose pâle ; cette couleur s’éclaircit progressivement pour devenir blanche sur le ventre. Le bec et les iris sont noirs et un trait noir les relie tandis que les pattes sont rouges. Les adultes des deux sexes sont semblables et les juvéniles sont plus ternes et sans collier. Vous avez sûrement déjà entendu le chant de la Tourterelle du cap. On reconnaît facilement cet appel en trois temps, plutôt aigu et répété à de nombreuses reprises : « cuk-crrrrrrrru-cuk, cuk-crrrrrrrru-cuk ». Écoutez son chant dans la sonothèque du GEPOMAY ! Cette espèce préfère les milieux ouverts, zones de culture et jardins arborées des villes et villages ; si de grands arbres peuvent servir de perchoir c’est encore préférable. S’il lui arrive de manger des vers, larves et petits insectes, la Tourterelle du cap est largement granivore et se nourrit au sol. Elle profite donc grandement des cultures céréalières et de l’eau d’irrigation à proximité. Elle peut former des groupes en dortoirs ou sur les points d’eau ; alors, des centaines d’individus s’appellent tout au long de la journée et lors des nuits éclairées par la lune. Ces rassemblements peuvent être très bruyants. La plupart du temps, elle vit seule ou en couple monogame. C’est un oiseau considéré comme sédentaire : mis à part de courts déplacements saisonniers des zones sèches aux zones humides, aucune migration n’a été prouvée. Sa présence sur les quatre îles de l’archipel des Comores est donc probablement d’origine humaine, d’autant plus qu’elle semble absente à Madagascar. Photo : Quentin Esnault – GEPOMAY Sources : – Oiseaux.net – Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
C’est officiel ! Vous pouvez consulter et télécharger le deuxième bilan de l’Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte. INTRODUCTION Les oiseaux côtiers et marins sont considérés comme de bons indicateurs de l’état de santé des écosystèmes où ils vivent (Abdennadher et al. 2011, Aliakbari et al. 2011), notamment par leurs réponses rapides aux changements environnementaux (Rajpar et al. 2018). Ils sont considérés comme les espèces d’oiseaux les plus menacées (Sutherland et al. 2012 ; Croxall et al. 2012 ; NABCI 2019). Leur protection et leur conservation sont particulièrement difficiles, notamment pour les espèces migratrices : l’efficacité des actions menées sur un site peut être contrebalancée par des menaces agissant sur d’autres sites (Rakhimberdiev et al. 2018). Les menaces pesant sur ces espèces sont nombreuses : dégradation des habitats (Dias et al. 2008), changements climatiques (Iwamura et al. 2013), compétition avec les espèces invasives (Russel and Le Corre 2009), chasse (Le Corre and Bemanaja 2009). Une bonne connaissance de leur écologie et plus particulièrement de leur utilisation des différents habitats est primordiale afin de mettre en place des mesures de conservation adaptées. La réalisation d’études et de suivis sur ces oiseaux est donc particulièrement importante, tant pour surveiller l’évolution des populations que les écosystèmes les accueillant. Afin d’intégrer les oiseaux côtiers et marins dans les réflexions de conservation et de gestion sur le territoire mahorais, l’Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte (OOCM) a été mis en place en 2013. Coordonné par le Groupe d’Etudes et de Protection des Oiseaux de Mayotte (GEPOMAY), l’Observatoire s’inscrit dans une démarche internationale à travers les comptages Wetlands, dans une démarche nationale en intégrant l’Observatoire du Patrimoine Naturel Littoral (RNF-OFB) et dans une démarche locale en utilisant certaines espèces comme indicateur de gestion pour le Parc Naturel Marin de Mayotte (PNMM). L’objectif est de suivre les populations d’oiseaux pour d’une part, étudier leurs tendances et leurs phénologies et d’autre part, surveiller l’évolution des espaces naturels littoraux et obtenir une mesure de l’état et de l’évolution de ces milieux notamment en termes de qualité et de fonctionnalité.In fine, l’Observatoire doit permettre d’assurer une veille écologique et de fournir des informations afin d’orienter les décisions politiques en matière de conservation et de gestion environnementale, mais également en ce qui concerne le développement et l’aménagement du territoire. Le présent rapport fait le bilan des comptages de limicoles sur Petite Terre et du suivi des reposoirs à sternes. Les variations saisonnières et les premières tendances de population pour ces espèces seront mises en avant. Les premiers résultats du suivi nautique des Phaétons à bec jaune sur les îlots du lagon et les falaises de Petite Terre seront exposés et une actualisation des résultats sur la dynamique de la population de l’îlot Pouhou sera faite. Un bilan des recensements nautiques de l’avifaune du lagon sud-est sera également présenté.Les données récoltées hors de ces suivis n’ont pas été traitées.
Quelques Perruches à collier probablement venues d’Asie et échappées de volières ont séjourné il y a quelques temps à Mayotte à l’état sauvage. La Perruche à collier est une espèce opportuniste qui s’adaptent à de nombreuses situations. Elle fréquente une grande variété d’habitats arborés dès lors qu’ils présentent des cavités pour la reproduction. C’est une espèce sédentaire qui peut cependant effectuer des mouvements locaux. La Perruche à collier présente un plumage en nuances de vert et de jaune. Son bec est rouge et son œil jaune est cerclé de rouge. On reconnaît, uniquement sur les individus mâles, un mince collier noir souligné de rose. Un individu mesure une quarantaine de centimètres du bout de la queue au bec. Ces oiseaux forment des groupes de bruyants acrobates. Pour agrandir un trou qui servira de nid, progresser dans les arbees, pour cueillir les fruits, casser les graies ou couper les bourgeons, les perruches utilisent leur bec crochu et leurs pattes griffues. Les groupes se déplacent d’arbre en arbre d’un vol direct et rapide. Une population avait survécu quelques années au nord de l’île mais semblait aujourd’hui éteinte. De la même manière, deux espèces d’inséparables avaient élu domicile sur notre île mais ne sont plus référencées aujourd’hui. Différentes observations de perruches ont été reportées au GEPOMAY ces derniers mois dans les environs de Dapani. Est-ce la même espèce qui a survécu, de nouveaux arrivants ou une autre espèce ? Ce sera au GEPOMAY de tenter de répondre à cette question. Sources: – Oiseaux.net – Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland Photos: Remerciements spéciaux pour cet échange : Jacques De Spéville – Mauritian Wildlife Foundation
Bravo ! Vous avez repéré le Drongo de Mayotte, une espèce endémique de l’île. Écoutez ses vocalisations amusantes et apprenez à le reconnaître à l’oreille :
À Mayotte et ailleurs, les migrations prénuptiales des oiseaux côtiers ont commencé et dureront jusqu’en juin. Notre île est un carrefour migratoire important qui accueille près d’une trentaine d’espèces côtières migratrices : ces oiseaux ne se reproduisent pas sur l’île. Ils ont passé les derniers mois sur place, en hivernage, pour trouver de la nourriture et repartent pour la période de reproduction qui aura lieu sur d’autres territoires. Vous pouvez donc avoir l’opportunité en ce moment d’observer les premiers plumages nuptiaux des oiseaux migrateurs. Ces parures de séduction peuvent transformer l’allure des individus que vous avez l’habitude d’observer. Observez ci-dessus les deux plumages du Gravelot de Leschnault : à gauche, en période internuptiale, il est gris/roux avec une tête claire et un bec marron ; à droite, il se pare d’un plumage nuptial bien plus marqué : le ventre reste blanc mais son dos est gris et se différencie de la bande rousse sur sa poitrine , le bec est bien plus foncé et s’associe à un masque facial gris/noir qui contraste avec le capuchon principalement roux également. Voici également, à gauche, deux Tournepierres à collier qui ne présentent pas le même plumage. L’individu de droite est bien plus contrasté et coloré, on différencie bien le marron/roux du noir et du blanc : il est en plumage nuptial. À gauche, c’est encore un plumage internuptial : on commence à peine à différencier ces taches de couleurs qui vont s’accentuer avec la reproduction. Enfin, repérez à droite ce Chevalier aboyeur en cours de mue : son ventre commence à se moucheter et les plumes de ses ailes prennent en graphisme. En plumage nuptial terminé, son ventre sera presque rayé et son dos plus foncé. En plumage internuptial, il est plus pâle et ces dessins sont moins apparents. S’apprêter n’est pas le tout pour se reproduire. Il faudra également pour cela migrer sur des milliers de kilomètres pour atteindre les territoires de nidification. Au départ de Mayotte les oiseaux migrent en majorité en Asie de l’Ouest et jusqu’en Sibérie ! C’est aussi en préparation de ce long voyage que les migrateurs se reposent sur nos côtes et nos îlots depuis le mois de septembre : les réserves énergétiques stockées durant cet hivernage sont cruciales et la dépense d’énergie doit donc être minime pendant cette période. La migration prénuptiale gagne à être rapide. En effet, les premiers mâles arrivés pourront occuper les meilleurs territoires et attirer les femelles les plus intéressantes. Photos : Thomas Ferrari – GEPOMAY Rédaction : Mariane Harmand – GEPOMAY