Avec une vingtaine de centimètres, il n’est pas le plus grand des gravelots, contrairement à son nom. Il est reconnaissable à son œil sombre, sa grande tache blanche sur le front, ses pattes de couleur orange vif, tout comme son bec exceptée la pointe qui est noire. La femelle a un bandeau brun sur la poitrine. Une barre alaire blanche est bien visible en vol. C’est un oiseau peu farouche qui se nourrit de crustacés, de petits mollusques, d’annélides, d’insectes et de leurs larves. Territorial en période de reproduction, il est grégaire en dehors. Le couple est fidèle et niche du cercle arctique jusqu’au nord de l’Europe. Le nid est fait au sol sur une plage de sable ou de galets, ou au bord des plans d’eau dans la toundra. La femelle dépose 3 à 5 œufs qui écloront en même temps, les poussins peuvent ainsi suivre les parents. Le duvet des jeunes leur sert de camouflage. De couleur gris-beige avec des tâches noirâtres, il se fond au milieu du sable ou des galets. Le développement des poussins est rapide, ils voleront après 24 jours. Migrateur, le gravelot hiverne jusque dans les îles de l’océan indien. Fréquentant des vastes espaces à la végétation peu développée, il a une préférence pour les vasières et les substrats rocheux comme les beach-rocks où il trouve sa nourriture. Bien qu’il ne passe que cinq mois sur notre île, c’est l’espèce de limicoles la plus abondante à Mayotte. Vous pourrez donc l’observer facilement d’octobre à mars sur la vasière des Badamiers ou le platier de l’aéroport. Sources : Oiseaux.net Les Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte Bilan n°2 : Analyses des données de suivis de 2012 à 2021, Thomas Ferrari, Florinah H. Razafimandimby, Merlène Saunier & Steeve Mathieu, GEPOMAY – ENTROPIE
Ce chevalier tire son nom de son cri qui évoque un aboiement. Il est reconnaissable à ses ailes sombres sans barre blanche transversale, son croupion blanc se terminant en triangle sur son dos, son bec gris légèrement retroussé et la couleur vert olive à la base de son bec et de ses pattes. Le Chevalier aboyeur niche au sol dans un creux garni de feuillages et d’herbes dans les landes et les tourbières du nord de l’Europe. Il y dépose ses quatre œufs allant de la couleur crème au vert olive moucheté de roux. Les deux parents assurent la couvaison. Seulement quelques heures après l’éclosion, les poussins couverts de duvets sont près à quitter le nid pour suivre les adultes sur les rives. Ils s’y nourrissent du matin au soir de mollusques, d’insectes, de crustacés et de vers mais aussi de petits poissons et de batraciens. Après un mois, les jeunes sont capables de voler et se débrouiller par eux-mêmes. Les chevaliers hivernent sur les vasières, les mangroves, les marais salants, le long des récifs coralliens, des plages de sable, des plans d’eau douce et des lagunes. Solitaires ou en petits groupes lorsque la nourriture est abondante, ils s’observent toujours au bord de l’eau, qu’elle soit douce ou salée. A Mayotte, Il affectionne particulièrement les berges du lac Dziani mais vous pourrez également l’observer à la vasière des Badamiers, sur les platiers notamment celui de l’aéroport ou sur les retenues collinaires. Vous aurez le plus de chance de l’observer entre la fin de l’hiver austral et le mois de mars, lorsque ses effectifs sont les plus abondants. Sources : Oiseaux.net Les Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte Bilan n°2 : Analyses des données de suivis de 2012 à 2021, Thomas Ferrari, Florinah H. Razafimandimby, Merlène Saunier & Steeve Mathieu, GEPOMAY – ENTROPIE
Avec le soutien des programmes Life BIODIV’OM et RECOS (Résilience des zones côtières de l’océan Indien), le GEPOMAY a organisé du 9 au 13 octobre une mission de réplicabilité des résultats sur la conservation du Crabier blanc. Les quatre territoires de reproduction du Crabier blanc étaient présents : les Terres australes et antarctiques françaises (Europa), les Seychelles (Aldabra), Madagascar et Mayotte. Le but de cette semaine était de partager les connaissances et protocoles mis en place à Mayotte et sur les autres territoires de reproduction, formaliser le réseau international pour la conservation du Crabier blanc et définir des futures stratégies communes. Le Groupe d’Etudes et de Protection des Oiseaux de Mayotte a réuni Asity Madagascar, les Terres australes et antarctiques françaises, la Seychelles Islands Foundation et les partenaires mahorais (le Conservatoire du Littoral, le Parc Naturel Marin de Mayotte, la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement et de la Mer et l’association Jardin de M’Tsangamouji). Durant cinq jours, les différentes présentations, visites de sites et démonstrations ont permis de nombreux échanges autour de la conservation du Crabier blanc. Le lundi se sont déroulées les présentations des différentes actions menées par le GEPOMAY pour la conservation du Crabier blanc (suivi de la population reproductrice par photocomptage et Capture-Marquage-Recapture (CMR) des nids, contrôle des populations de Rat noir sur les sites de reproduction, suivi par comptage sur les sites d’alimentation, sensibilisation et communication). Les participants ont également assisté à une démonstration des protocoles de survol par drone des héronnières et de contrôle des Rats noirs (Rattus rattus) par lutte mécanique (pièges A24 GoodNature©). Le mardi a été destiné aux étapes et contraintes dans la restauration des prairies humides avec la visite de la prairie humide de Malamani et Miréréni et de la lagune d’Ambato. Le mercredi a permis la visite du site RAMSAR de la Vasière des Badamiers et de la retenue collinaire de Combani, suivi par un atelier de photocomptage et CMR pour l’estimation de la population reproductrice de Crabier blanc. Le jeudi ont eu lieu les présentations des actions et résultats sur Europa, Aldabra et Madagascar. A Europa, un décalage est observé dans la saison de reproduction avec Mayotte, qui s’étendrait jusqu’à avril alors qu’elle se terminerait fin février-début mars à Mayotte. Les Crabiers blancs nichent sous la canopée des mangroves en colonie mixte avec les Aigrettes dimorphes. La population est estimée entre 10 et 15 couples mais les faibles menaces locales en font un site important pour la conservation de l’espèce. A Aldabra : Le Crabier blanc est encore mal connu. La population est estimée entre 20 et 50 couples. A Madagascar, 20 sites de nidification ont été recensés en 2022. L’île abriterait près de 1990 individus reproducteurs et héberge ainsi la majorité de la population reproductrice mondiale. Un décalage de la saison de reproduction (octobre à avril à Madagascar) est également observé. Les Crabiers blancs nichent souvent en colonie mixte dans des milieux variés (phragmites et papyrus en majorité mais aussi en mangrove et en bambouseraie). Contrairement à Mayotte où la population semble plutôt sédentaire, 50 % de la population migre hors des zones de reproduction. L’équipement télémétrique à Mayotte et ses résultats ont également été présentés. Le vendredi a été consacré aux échanges sur le réseau Crabier blanc (notamment au sein de l’AEWA) et sur les collaborations futures pour la conservation du Crabier blanc. Des tests de suivi par drone vont être lancés aux Seychelles et dans les TAAF. Pour Madagascar une recherche de financement pour la mise en place de ce suivi va être réalisée. Un projet d’équipement télémétrique et d’étude génétique devrait probablement voir le jour prochainement à Madagascar. Pour la première fois, les représentants des quatres sites de reproduction du Crabier blanc ont pu être réuni physiquement. Cette semaine a été une véritable opportunité et a notamment permis au GEPOMAY de partager le fruit de 5 années de travail sur le Crabier blanc. Le partage de connaissances, les discussions sur les différents protocoles et sur l’application de ces derniers à l’international, la réflexion autour du réseau Crabier blanc et des collaborations futures offrent de belles perspectives pour la suite de la conservation du Crabier blanc à l’échelle régionale. Il est indispensable que le lien établi tout au long de cette semaine entre ces quatre territoires, d’importance capitale pour la conservation du Crabier blanc, persiste dans le temps.
Ce bécasseau rondouillard est un oiseau migrateur. Une fois quitté son nid en arctique, il visite notre île pour hiverner. Il a un petit bec et des pattes courtes, une tête ronde et un ventre blanc. Pour les couleurs, son plumage gris et blanc très clair est caractéristique. Son bec et ses pattes sont noirs. Fait anatomique unique chez les limicoles, il est le seul à ne pas avoir de pouce à ses pieds. Son cri caractéristique évoque celui du pipit. En vol, il est reconnaissable à sa barre alaire blanche et son poignet sombre bien marqué. Le Bécasseau Sanderling niche dans la toundra proche de l’arctique. Entre fin juin et début juillet, il pond trois ou quatre œufs de couleur olive tachetés de brun dans une dépression garnie de mousse et de feuillage au pied de végétaux. Les jeunes s’émancipent fin août pour le départ vers la côte. C’est un oiseau maritime qui aime le sable des plages, les baies et les estuaires. Grégaire, il est rarement observé seul. Il court sur la plage avec légèreté au pied des vagues, rappelant un jouet mécanique. Dès que la vague se retire, il picore à faible profondeur dans le sable insectes et larves, crustacés, petits mollusques, petits vers polychètes… A marée haute, les bécasseaux se rassemblent sur point haut comme un rocher ou une bande de sable émergée. Sources :Oiseaux.netLes Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
Mission Nature : un jeu de grattage pour restaurer la biodiversité Mission Nature c’est un jeu de grattage proposé par la FDJ pour participer au financement de 20 projets de restauration de la biodiversité en France. Après le succès de « Mission Patrimoine », ce nouveau jeu de grattage a pour but de sensibiliser le grand public à la préservation de la biodiversité locale. C’est pourquoi plusieurs projets de restauration de la nature dans les territoires ont été sélectionnés. Les 20 lauréats, désignés parmi une cinquantaine de candidatures reçues dans le cadre d’un appel à projets « Restauration écologique en faveur de la biodiversité » organisé du 2 mars au 7 juin 2023, sont porteurs d’actions concrètes, ambitieuses et locales de restauration d’écosystèmes, dans toutes leurs composantes (habitats, espèces, fonctions, pressions et menaces, etc.). Ce sont 6 projets emblématiques (pour les initiatives de grande ampleur avec un impact positif majeur sur les écosystèmes et leur restauration tout en agissant en faveur d’habitats ou d’espèces patrimoniales à l’échelle nationale) et 14 projets de maillage (pour les initiatives d’ampleur significative, avec un impact de niveau régional ou local sur les écosystèmes ou les espèces concernés). Parmi ces projets de maillage, celui du GEPOMAY pour la Sauvegarde de l’arrière-mangrove de la Baie de Bouéni. Sauvegarde de l’arrière-mangrove de la Baie de Bouéni L’arrière-mangrove de Mayotte est classée par l’UICN « en danger critique » sur la liste rouge des écosystèmes de France. Lieu unique, elle abrite une flore et une faune exceptionnelles. La population locale bénéficie de services importants rendus par cet environnement. Le GEPOMAY travaille pour la restauration de l’arrière-mangrove en réduisant les dangers qui la menacent. Cette initiative est née de la collaboration entre le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte, le Conservatoire du Littoral, les agriculteurs et les élèves des écoles primaires et des collèges alentours. La fiche du projet sur Mission Nature A partir du 23 octobre 2023, les Français sont invités à gratter un ticket à 3€, vendu dans les 30 000 points de vente FDJ, sur www.fdj.fr et l’application FDJ. Retrouvez la Mission Nature et les projets qu’elle soutient sur leur site.