Lancé en septembre 2022, le portail Faune-Mayotte sous la baguette du Groupe d’Etudes et de Protection des Oiseaux de MAYotte (GEPOMAY) a soufflé sa première bougie et lance l’opération « Oiseaux des jardins de Mayotte » dans un peu moins d’une semaine. C’est l’occasion de (re)découvrir nos petites vidéos de présentation ! Porté par la LPO et animé par ses partenaires sur cinq territoires ultramarins (Guyane, Martinique, Saint-Martin, Mayotte, La Réunion), le projet Life BIODIV’OM a pour ambition de contribuer à la conservation d’espèces et d’habitats naturels menacés. Outre les actions concrètes de conservation mises en œuvre, celle-ci passe aussi par l’amélioration des connaissances sur les espèces et écosystèmes de ces territoires. C’est de cet objectif de connaissance qu’est née la plateforme Faune Mayotte permettant à tous de contributer. Un premier programme Life (Life+ CAP DOM) avait permis l’ouverture de Faune-Guyane, Faune-Réunion et Faune-Martinique en 2012. Le Life BIODIV’OM a donné naissance à Faune-Mayotte en septembre 2022 et désormais à Faune-Antilles qui regroupe les données de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Pour inciter un maximum de personne à participer aussi bien aux Oiseaux des jardins de Mayotte qu’au quotidien, nous vous partageons nos vidéos de présentation de Faune-Mayotte en shimaore et en français réalisées par la LPO France et le GEPOMAY. Vous pouvez la découvrir sur youtube en shimaore et en français et sur le site du GEPOMAY. N’hésitez pas à les partager !
Deux espèces de martinets sont présentes à Mayotte, le Martinet des palmes, commun et le Martinet malgache, moins commun mais régulier. Ils se ressemblent beaucoup et sont d’ailleurs désignés par le même nom en shimaoré. Voyons leurs différences ! Sources :Oiseaux.netLes Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
Originaire d’Asie et introduit récemment à Mayotte, ce petit oiseau bavard est devenu un incontournable du paysage mahorais. Grégaire et familier avec l’humain, il se retrouve dans tout type de milieu à Mayotte, même dans les forêts humides qu’il délaisse dans d’autres régions. Il a été introduit dans l’océan indien pour lutter contre les insectes ravageurs des cultures dont il se nourrit. Plutôt opportuniste, il consomme également des fruits, des invertébrés, des œufs, des poussins, des lézards et pioche même dans les poubelles. De loin, le Martin triste paraît noir mais en réalité seules sa tête et sa poitrine sont noires alors que son dos et son ventre sont chocolat. En vol, il révèle de larges bandes blanches sous ses ailes. Son bec et ses pattes sont jaunes tout comme la petite zone de peau nue en forme d’amande autour de son œil. Côté voix, il émet des vocalises très variées, c’est également un bon imitateur. Le Martin triste construit un nid en forme de coupe avec des brindilles et des plumes. La femelle pond 1 à 4 œufs bleu turquoise. Fidèle à vie à leur partenaire et leur site de nidification, le Martin triste peut faire jusqu’à 2 nichées par an et par couple. Il s’installe volontiers dans des cavités naturelles, parfois au détriment d’autres espèces indigènes avec lesquelles il entre en compétition comme le Courol et le Petit-duc. En effet, très territorial et agressif, il a tendance à déloger les espèces locales. Des études sont encore nécessaires pour le prouver, mais le Martin triste semble être envahissant à Mayotte. Sources :Oiseaux.netLes Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
Le Pigeon des Comores est le plus grand des six columbidés de Mayotte. Il est reconnaissable par sa grande taille de 40cm et sa teinte générale gris-marron avec des reflets violets. De plus près, la couleur plus chaude rouge violacée de la tête à la poitrine et au manteau ressort. Son cou est finement strié de blanc et son ventre est d’un gris plus clair. Son bec et ses pattes sont jaunes vifs alors que le cercle orbital, petite zone de peau nue autour de son œil, est jaune pâle. Son iris est d’un jaune verdâtre assez terne. Les jeunes ont un plumage plus brun et plus terne qui laissera rapidement place au plumage des adultes, identiques pour les deux sexes. Bien que la période soit encore mal connue, le Pigeon des Comores nicherait d’août à novembre en hauteur dans les arbres, à l’abris du feuillage. Il construit un nid de brindilles et d’herbes où il pond un seul œuf blanc brillant, rarement deux. Le couple élève le poussin. Observé seul ou en couple, il quitte rarement le couvert arboré où il se nourrit principalement de fruits et de graines. Il ne s’aventure au sol que pour récupérer les Il ne s’aventure au sol que pour récupérer les gravillons nécessaires à sa digestion. Sédentaire et endémique de l’archipel des Comores, aucune migration entre les îles n’est connue pour cette espèce. Etant donc très localisée, cette espèce est considérée comme quasi menacée au niveau mondial. La principale menace pour la conservation du Pigeon des Comores est la destruction de l’habitat forestier dont il dépend. Sources :Oiseaux.netLes Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
Le Conservatoire du Littoral (CdL), dont la présidente et la directrice au niveau national ont fait le déplacement pour la première fois à Mayotte, le Conseil d’Administration du Conseil des Rivages de l’Océan Indien, le Conseil Départemental de Mayotte et le GEPOMAY, accompagnés de leurs partenaires, se sont réunis mardi 13 juin au lac Karihani afin de signer deux conventions de gestion en faveur des zones humides, inaugurer la rénovation de l’observatoire, installer un nouveau panneau pédagogique Life BIODIV’OM, et échanger sur les actions actuelles et futures sur les sites. Continuer à préserver les habitats Par la signature de ces deux conventions, l’objectif est de protéger les habitats de nombreuses espèces mahoraises. Le GEPOMAY intervient déjà sur ces sites, notamment dans le cadre du Plan National d’Action (PNA) en faveur du Crabier blanc et du LIFE BIODIV’OM depuis plusieurs années. Cette gestion fera suite au projet européen se terminant à l’horizon 2024 et permettra de renforcer les actions déjà débutées. De part leur importance pour les oiseaux, ces zones humides font l’objet d’un dossier de demande de labellisation Ramsar pour pérenniser leur protection. Gestion d’arrière-mangrove de la baie de Bouéni La première convention entre le Conservatoire et le GEPOMAY concerne la gestion de plus de 15 ha d’arrière-mangrove de la Baie de Bouéni, comprenant une partie de forêt d’arrière-mangrove et de prairies humides entre Miréréni et Malamani et une prairie humide de Poroani. Ce site présente l’une des plus grandes diversités d’oiseaux de l’île. En tant que responsable de la gestion, le GEPOMAY est en charge de la mise en valeur, de l’aménagement, de la restauration et de la surveillance des sites, de l’accueil du public et de la conduite d’animations. Les arrière-mangroves de Mayotte présentent un enjeu important, étant des milieux particulièrement sensibles. Evaluées « En Danger Critique d’extinction » au niveau national sur la liste rouge de l’UICN, cet écosystème est principalement menacé par la coupe de bois et le défrichage, le développement de l’urbanisation et de l’agriculture et par les espèces végétales exotiques envahissantes. Le GEPOMAY et le CdL visent, à travers la convention, à ce qu’une présence quotidienne accompagnée d’actions de concertation avec les usagers participent à protéger cet écosystème. Délégation de gestion du lac Karihani avec le CD976 La seconde convention est une délégation de gestion tripartite entre le CdL, le Conseil Départementale (gestionnaire) et le GEPOMAY des 7ha du lac Karihani, premier site d’alimentation du Crabier blanc à Mayotte. L’association a donc la délégation de la surveillance du site, du suivi de la connaissance sur le domaine, de l’accueil du public et la conduite d’animations, des actions de restauration et de gestion des habitats, notamment avec les éleveurs. Le site présente plusieurs enjeux paysagers, de biodiversité, agricoles et récréatifs. Situé sur une dépression du plateau de Combani, il est le seul plan d’eau douce de Mayotte destiné à l’accueil et la préservation de la biodiversité. Le GEPOMAY réalise plusieurs actions sur le site depuis 2013, particulièrement un inventaire mensuel de l’avifaune et des animations avec les scolaires et ses adhérent·e·s. L’association a également rédigé un plan d’action pour restaurer le site puis travailler en collaboration avec des éleveurs mettant en place des pratiques respectueuses de l’environnement. Un programme riche A la suite des signatures, la directrice du CdL, le président du Conseil des Rivages de l’Océan Indien, membre du Conseil Départemental, et le directeur du GEPOMAY ont inauguré l’observatoire nouvellement réhabilité par le Conservatoire. Le bâtiment permettra de renforcer l’accueil du public sans déranger la faune. Un panneau pédagogique présentant les espèces du lac a été dévoilé dans l’observatoire. Ce panneau, conçu par le GEPOMAY dans le cadre du Life BIODIV’OM, permet une douzaine d’espèces animales observables sur le site et de reconnaître le Crabier blanc sous ses deux plumages. La manifestation s’est poursuivie par une visite. Les participants ont été invité à faire le tour du lac et découvrir sa richesse et sa diversité. Equipés de jumelles et d’une longue vue, ils ont pu contempler des Crabiers blancs, des Poules d’eau, qui donnent leur nom au site, des Guêpiers de Madagascar et bien d’autres espèces. Le lendemain s’est tenu la section locale du Conseil des Rivages du CdL pendant laquelle ont notamment été présentés un bilan des actions de ces derniers mois à Mayotte ainsi que la stratégie du Conservatoire à moyen et long terme. Ce partenariat fort est une reconnaissance des actions du GEPOMAY de ces dernières années. Il permet à l’association un renforcement de ses moyens techniques et humains pour continuer à agir concrètement et à plus large échelle à la protection des sites naturels de Mayotte.