Dans le cadre du précédent partenariat entre le GEPOMAY et le rectorat, un observatoire à oiseaux a été construit par des étudiants dans le collège de Kwalé. Nous l’avons inauguré ce lundi 20 juin 2022, un Crabier blanc était même au rendez-vous ! Le GEPOMAY s’est rendu ce lundi 20 juin au collège de Kwalé pour rencontrer les élèves et les professeurs à l’origine de la construction d’un tout nouvel observatoire à oiseaux. Avec fierté, les étudiants en 3eme SEGPA option habitats expliquent les étapes de leur travail : mesures, découpes, assemblages, tout doit être minutieux. Leur vocabulaire est précis, chacun connaît les détails de cet aménagement. « Au début, je n’avais pas vraiment le courage mais finalement j’ai appris beaucoup de choses ! Malheureusement je vais au lycée l’année prochaine donc je ne pourrai pas venir souvent dans notre observatoire. J’aime la nature et les oiseaux blancs, je les trouve beaux. » Anchati nous pointe son oiseau préféré, c’est un Héron garde-bœufs. Anchati Ahamada Un projet suivi par les élèves depuis 4 ans Le partenariat entre le GEPOMAY et le collège de Kwalé a été mis en place dans le cadre de mesures compensatoires. En effet, le collège étant construit sur une zone humide, le rectorat a dû financer un programme de sensibilisation sur l’importance de ces milieux écologiques. Depuis la 6ème, les élèves concernés ont donc participé à plusieurs sorties avec le GEPOMAY, ils ont assisté à des animations en classe et ont créé des ateliers de sensibilisation pour leurs camarades. La construction de l’observatoire a été entamée l’année dernière avec les plans et la base de l’équipement. Après avoir étudié les zones humides et les oiseaux pendant quatre ans, ils terminent leur beau projet cette année, en tant qu’élèves de 3ème. « J’avais déjà vu l’observatoire construit au lac Karihani avec le GEPOMAY, nous avions fait des observations avec des jumelles. Je suis content d’avoir fait la même chose dans mon collège, ça nous a pris toute l’année scolaire ! D’ici on voit des oiseaux, des chiens et des zébus. Quand ma grand-mère viendra au collège, j’aimerais lui montrer notre travail. » Hachim Allaoui Un aménagement pour tous les membres du collège Le professeur en charge des travaux nous explique que désormais cette installation est ouverte à tous : « Nous pourrions même y installer des visuels explicatifs ». L’observatoire se situe à l’entrée du collège, au niveau du parking fermé et fait face à une zone humide. Un Crabier blanc, l’oiseau le plus menacé de Mayotte, nous honore de sa visite : il se perche juste en face et se laisse même prendre en photo. Avec l’installation d’un ou plusieurs panneaux pédagogiques, des animations autour de l’observatoire sont prévues sur le long terme afin de sensibiliser les élèves à l’ornithologie et à la protection de la biodiversité. Le GEPOMAY tient à remercier l’ensemble du personnel du collège ayant travaillé de près ou de loin sur ce projet. Leur persévérance a été la clé pour ce bel aboutissement qu’est l’observatoire du collège de Kwalé. Rédaction : Mariane Harmand, GEPOMAY
Le Héron de Humblot a un plumage uniformément gris foncé. Il peut être confondu de loin avec le Héron cendré mais notez bien que ce-dernier possède des zones blanches qu’on ne retrouve pas chez le Héron de Humblot. Le Héron de Humblot présente un masque presque noir du front jusqu’à la nuque qui descend sur les parties latérales de la tête, sous les yeux et finit par deux grandes plumes noires également. Son menton aussi est noir. Les iris sont jaunes pâles, de même que le bec, long et fort, en période internuptiale qui tend sur l’orange en reproduction. Chez cette espèce, il n’existe pas de dimorphisme sexuel, c’est-à-dire que mâles et femelles ont la même apparence. Le Héron de Humblot fréquente préférentiellement zones côtières et les ilots rocheux mais on peut aussi l’observer au niveau des lacs, rivières, mangroves, lagons et rizières. Il peut chasser debout et pendant des heures dans les eaux profondes pour se nourrir de poissons jusqu’à 20 cm de long, de crustacés et d’anguilles. Cet oiseau se nourrit plutôt seul ou en petites colonies et est généralement solitaire. Ce héron niche également souvent seul mais il arrive qu’il s’installe au milieu de colonies d’autres Ardéidés, oiseaux de la même famille, notamment avec le Héron cendré. Le Héron de Humblot est une espèce menacée sur la liste rouge de l’UICN et classée en danger d’extinction. Autrefois considéré endémique de Madagascar, il a souffert de la déforestation de l’île. Sa reproduction était suspectée à Mayotte en 2013, puis elle a été prouvée en février 2015. Depuis, jusqu’à trois couples ont été recensés et des jeunes ont été observés : cette espèce est suivie de près par le GEPOMAY. En apprenant davantage sur son comportement, nous pourrions être capable de mieux préserver les espaces propices à sa reproduction et voir sa population augmenter. Sources : – Oiseaux.net – Les oiseaux de Mayotte – Michel Clement & Philippe de Grissac Rédaction : Mounaya ALLAOUI
La Tourterelle du cap est un petit columbidé globalement gris-brun clair sur le dessus du corps. On reconnaît son large collier noir bordé d’une fine bande blanche couvrant l’arrière et les côtés du cou. La poitrine est grise-rose pâle ; cette couleur s’éclaircit progressivement pour devenir blanche sur le ventre. Le bec et les iris sont noirs et un trait noir les relie tandis que les pattes sont rouges. Les adultes des deux sexes sont semblables et les juvéniles sont plus ternes et sans collier. Vous avez sûrement déjà entendu le chant de la Tourterelle du cap. On reconnaît facilement cet appel en trois temps, plutôt aigu et répété à de nombreuses reprises : « cuk-crrrrrrrru-cuk, cuk-crrrrrrrru-cuk ». Écoutez son chant dans la sonothèque du GEPOMAY ! Cette espèce préfère les milieux ouverts, zones de culture et jardins arborées des villes et villages ; si de grands arbres peuvent servir de perchoir c’est encore préférable. S’il lui arrive de manger des vers, larves et petits insectes, la Tourterelle du cap est largement granivore et se nourrit au sol. Elle profite donc grandement des cultures céréalières et de l’eau d’irrigation à proximité. Elle peut former des groupes en dortoirs ou sur les points d’eau ; alors, des centaines d’individus s’appellent tout au long de la journée et lors des nuits éclairées par la lune. Ces rassemblements peuvent être très bruyants. La plupart du temps, elle vit seule ou en couple monogame. C’est un oiseau considéré comme sédentaire : mis à part de courts déplacements saisonniers des zones sèches aux zones humides, aucune migration n’a été prouvée. Sa présence sur les quatre îles de l’archipel des Comores est donc probablement d’origine humaine, d’autant plus qu’elle semble absente à Madagascar. Photo : Quentin Esnault – GEPOMAY Sources : – Oiseaux.net – Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
C’est officiel ! Vous pouvez consulter et télécharger le deuxième bilan de l’Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte. INTRODUCTION Les oiseaux côtiers et marins sont considérés comme de bons indicateurs de l’état de santé des écosystèmes où ils vivent (Abdennadher et al. 2011, Aliakbari et al. 2011), notamment par leurs réponses rapides aux changements environnementaux (Rajpar et al. 2018). Ils sont considérés comme les espèces d’oiseaux les plus menacées (Sutherland et al. 2012 ; Croxall et al. 2012 ; NABCI 2019). Leur protection et leur conservation sont particulièrement difficiles, notamment pour les espèces migratrices : l’efficacité des actions menées sur un site peut être contrebalancée par des menaces agissant sur d’autres sites (Rakhimberdiev et al. 2018). Les menaces pesant sur ces espèces sont nombreuses : dégradation des habitats (Dias et al. 2008), changements climatiques (Iwamura et al. 2013), compétition avec les espèces invasives (Russel and Le Corre 2009), chasse (Le Corre and Bemanaja 2009). Une bonne connaissance de leur écologie et plus particulièrement de leur utilisation des différents habitats est primordiale afin de mettre en place des mesures de conservation adaptées. La réalisation d’études et de suivis sur ces oiseaux est donc particulièrement importante, tant pour surveiller l’évolution des populations que les écosystèmes les accueillant. Afin d’intégrer les oiseaux côtiers et marins dans les réflexions de conservation et de gestion sur le territoire mahorais, l’Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte (OOCM) a été mis en place en 2013. Coordonné par le Groupe d’Etudes et de Protection des Oiseaux de Mayotte (GEPOMAY), l’Observatoire s’inscrit dans une démarche internationale à travers les comptages Wetlands, dans une démarche nationale en intégrant l’Observatoire du Patrimoine Naturel Littoral (RNF-OFB) et dans une démarche locale en utilisant certaines espèces comme indicateur de gestion pour le Parc Naturel Marin de Mayotte (PNMM). L’objectif est de suivre les populations d’oiseaux pour d’une part, étudier leurs tendances et leurs phénologies et d’autre part, surveiller l’évolution des espaces naturels littoraux et obtenir une mesure de l’état et de l’évolution de ces milieux notamment en termes de qualité et de fonctionnalité.In fine, l’Observatoire doit permettre d’assurer une veille écologique et de fournir des informations afin d’orienter les décisions politiques en matière de conservation et de gestion environnementale, mais également en ce qui concerne le développement et l’aménagement du territoire. Le présent rapport fait le bilan des comptages de limicoles sur Petite Terre et du suivi des reposoirs à sternes. Les variations saisonnières et les premières tendances de population pour ces espèces seront mises en avant. Les premiers résultats du suivi nautique des Phaétons à bec jaune sur les îlots du lagon et les falaises de Petite Terre seront exposés et une actualisation des résultats sur la dynamique de la population de l’îlot Pouhou sera faite. Un bilan des recensements nautiques de l’avifaune du lagon sud-est sera également présenté.Les données récoltées hors de ces suivis n’ont pas été traitées.
Quelques Perruches à collier probablement venues d’Asie et échappées de volières ont séjourné il y a quelques temps à Mayotte à l’état sauvage. La Perruche à collier est une espèce opportuniste qui s’adaptent à de nombreuses situations. Elle fréquente une grande variété d’habitats arborés dès lors qu’ils présentent des cavités pour la reproduction. C’est une espèce sédentaire qui peut cependant effectuer des mouvements locaux. La Perruche à collier présente un plumage en nuances de vert et de jaune. Son bec est rouge et son œil jaune est cerclé de rouge. On reconnaît, uniquement sur les individus mâles, un mince collier noir souligné de rose. Un individu mesure une quarantaine de centimètres du bout de la queue au bec. Ces oiseaux forment des groupes de bruyants acrobates. Pour agrandir un trou qui servira de nid, progresser dans les arbees, pour cueillir les fruits, casser les graies ou couper les bourgeons, les perruches utilisent leur bec crochu et leurs pattes griffues. Les groupes se déplacent d’arbre en arbre d’un vol direct et rapide. Une population avait survécu quelques années au nord de l’île mais semblait aujourd’hui éteinte. De la même manière, deux espèces d’inséparables avaient élu domicile sur notre île mais ne sont plus référencées aujourd’hui. Différentes observations de perruches ont été reportées au GEPOMAY ces derniers mois dans les environs de Dapani. Est-ce la même espèce qui a survécu, de nouveaux arrivants ou une autre espèce ? Ce sera au GEPOMAY de tenter de répondre à cette question. Sources: – Oiseaux.net – Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland Photos: Remerciements spéciaux pour cet échange : Jacques De Spéville – Mauritian Wildlife Foundation