Créer un réseau de jeunes militants pour l’environnement, rédiger un plaidoyer, préparer les événements et la communication pour la nature de 2022, mobiliser les élus, établir une charte avec les co-financeurs,… Voici quelques ateliers sur lesquels nous nous sommes concentrés ce mois lors des assises du réseau de l’Education à l’Environnement et au Développement Durable (EEDD). Ce réseau souhaite réunir tous les acteurs participant à l’EEDD sur le territoire de Mayotte avec pour objectif principal le changement des comportements et des pratiques favorisant la préservation de l’environnement et un développement local et global durable. Grâce au lourd travail de coordination réalisé par la fédération Mayotte Nature Environnement, le GEPOMAY a pu retrouver ses partenaires de longues dates mais aussi rencontrer de nombreux acteurs sur le territoire. Au total, ce sont plus d’une centaine de personnes et près de 50 structures qui ont pris part aux ateliers de travail sur l’avenir du réseau EEDD 976. Nous avons pu confronter nos points de vus, multiplier les échanges et partager nos expériences pour voir émerger de nouvelles idées et permettre, nous l’espérons, à de beaux projets de voir le jour. Le GEPOMAY a notamment animé l’atelier reconnaissance de réseau pour rédiger une nouvelle charte des membres listant les attentes de chacun et les engagements à mettre en place. Le réseau EEDD se veut devenir un incontournable pour la suite avec par exemple un annuaire listant tous les acteurs du territoire, leurs actions, leurs compétences et leurs ressources. Nous souhaitons notamment mutualiser nos pratiques, renforcer notre impact et développer des projets collectifs. Une campagne de communication collective, des formations pour les élus et pour les acteurs, des rencontres régulières avec les financeurs, plus d’études scientifiques sont quelques actions qui figureront dans le bilan à venir de ces assises. Rédaction : Mariane Harmand – GEPOMAY
Le Pluvier argenté est un oiseau migrateur qui hiverne à Mayotte. Il se reproduit dans le nord de l’Europe et dans la toundra arctique et hiverne en Europe occidentale, en Afrique et dans l’Océan indien. À chaque traversée, il peut parcourir jusqu’à 12 000 km : un grand voyageur inféodé au monde maritime et au littoral. Comme l’étymologie du nom pluvier l’indique, cet oiseau arrive chez nous pour la saison des pluies (pluvia en latin signifie la pluie). En shimaorais, on le surnomme le dompteur de l’eau ou le veilleur de l’eau : M’tsougamaji. Le Pluvier argenté pèse en moyenne 200 g, son bec est court et fort : un outil bien pratique pour mettre en pièces les petits mollusques et crustacés dont il se nourrit. C’est un oiseau limicole, c’est-à-dire qu’il cherche sa nourriture dans le sable et la vase : il picore principalement des vers polychètes. En plumage nuptial, cette espèce a les joues, la poitrine et le ventre d’un noir très reconnaissable. Le mâle présente à cette période un étincelant dessus argenté. À Mayotte, vous ne l’observerez cependant qu’en plumage hivernal : il est d’un brun-gris terne, son ventre est clair, sa tête est blanchâtre et son dos est plus sombre, moucheté de noir et de brun. Vous observerez les oiseaux hivernants en petits groupes, volontiers querelleurs à l’heure des repas, dans les vasières, les lagunes, le long des bancs de sable, sur les plages et les fonds sablonneux à marée basse.
Du 4 au 11 septembre 2021, le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte était à Marseille pour le congrès mondial de la nature. Cet événement a lieu tous les quatre ans, organisé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (l’UICN) avec pour objectif d’améliorer notre gestion de l’environnement naturel pour favoriser le développement humain, social et économique. Le congrès est un moyen de réunir les acteurs de l’environnement ainsi que le grand public pour travailler à la réalisation d’une bonne gouvernance environnementale – plus de renseignements ici. Après un report de l’édition prévue en juin 2020 et dans le respect de la situation sanitaire actuelle, le congrès UICN de septembre 2021 a accueilli 25 000 visiteurs et 15 000 experts venus de 70 pays différents. Il s’agissait cette année d’alarmer les décisionnaires sur le déclin brutal de la biodiversité et de trouver un moyen de le stopper : 792 espèces risquent actuellement de disparaître dont un tiers sont des oiseaux. Notre association a eu l’opportunité de rejoindre la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) à l’exposition du congrès et aux espaces générations nature en tant que partenaire outremer. Semaine chargée de rencontres et de partages, nous avons battus notre record de nombre de pas par jour : ça valait le coup ! Aux côtés de la LPO et durant cinq jours, le GEPOMAY a présenté le projet Life BIODIV’OM et les oiseaux de Mayotte autour d’animations et lors d’un atelier digital pour les scolaires. Nous avons présenté le Plan National d’Action et nos travaux en faveur du Crabier blanc, espèce mondialement menacée, au pavillon français de l’UICN puis sommes intervenus à deux reprises au pôle relai zones humides. Nous souhaitons remercier tous nos collègues et partenaires qui nous ont permis de participer à ce congrès et de présenter les enjeux environnementaux rencontrés à Mayotte. Nous avons aussi eu la fierté de représenter les partenariats entre la LPO et les Outremers. Découvrez les images de notre semaine dans notre dernière vidéo. Remerciements : DEAL de Mayotte Life BIODIV’OM LPO OFB Parc Naturel Marin de Mayotte Pôle relai mangroves et zones humides d’Outre-mer Un élève pointe l’île de Mayotte lors d’une animation présentant le projet Life BIODIV’OM. Rédaction : Mariane Harmand – GEPOMAY
Le Bulbul de Madagascar ou Bulbul malgache est un oiseau endémique de la région ouest océan Indien. Son corps est entièrement gris ; le menton, la calotte et le front sont noirs ; le bec est orange vif et les pattes sont jaunes. Son iris rouge et ses plumes souvent hérissées sur la tête peuvent lui donner un air sévère. L’espèce ne présente pas de dimorphisme sexuel et les juvéniles sont plus ternes avec l’iris plus foncé que celle des adultes. Le bulbul fait partie de la grande famille des passereaux, le plus vaste des groupes d’oiseaux. Ceux-ci communiquent grâce à des chants parfois très développés. Le bulbul peut d’ailleurs être considéré comme un oiseau bruyant : il émet fréquemment des cris et longs chants qui résonnent. De plus, cette espèce vit en groupe : on dit qu’elle est grégaire. Les bulbuls malgaches sont aussi bien observés en couple, en grandes colonies ou mélangés à d’autres espèces lors de la recherche de nourriture. C’est une espèce opportuniste qui s’approche facilement des habitations pour trouver de la nourriture. En dehors des restes de repas, le bulbul consomme généralement des fruits, des baies et des insectes. On le retrouve donc dans de nombreux milieux : forêts, jardins, terrains agricoles… Il niche dans les arbres, à l’extrémité de fines branches, ce qui diminue la prédation et notamment celle des rats. Crédits photo : Gilles Adt ; Loïc Epelboin ; Jacques Debuire Sources : oiseaux.net inpn.mnhn.fr
Le Tournepierre à collier est un petit échassier trapu qui fréquente les zones littorales du monde. Ce grand migrateur est, entre autres, présent sur les côtes de Mayotte à partir de juillet et jusqu’au mois d’avril, pendant sa période internuptiale. Ses sites de nidification sont situés beaucoup plus au nord, c’est une espèce dite holarctique. Sur notre île, il affectionne les rivages rocheux, les estuaires et les vasières. Il n’est pas difficile de reconnaître le plumage bariolé de cet oiseau : la tête et le cou sont noirs et blancs, les ailes et le dos noirs et marron-roux, enfin le ventre est blanc. Ses pattes sont assez courtes, rouge orangées et son bec est court, noir, légèrement retroussé. La femelle arbore un plumage plus sombre et moins roux. Comme son nom l’indique, le Tournepierre à collier soulève et retourne des pierres et des coquillages, pousse les algues échouées pour trouver sa nourriture. Il se nourrit également en sondant le sol ou en picorant la surface. Cette espèce est connue pour son alimentation très variée : insectes, larves, crustacés, mollusques, baies, graines, mousses et algues. Son régime alimentaire se diversifie encore en période internuptiale avec plus d’organismes marins mais aussi des cadavres (poissons, mollusques, oiseaux) et des déchets. La pollution marine et l’urbanisation des côtes sont des dangers potentiels pour l’espèce mais les menaces les plus importantes actuellement sont liées au dérangement des individus. Fréquentation touristique, pêche à pied, divagation des chiens sont des exemples de facteurs de dérangement. Sources : Oiseaux.net Cahiers d’Habitat « Oiseaux » – MEEDDAT- MNHN – Fiche projet /Tournepierre à collier, Arenaria interpres (Linné, 1758)