La Grande aigrette est une espèce présente mondialement à l’exception du continent Antarctique et qui occupe une très grande variété de zones humides. À Mayotte, c’est la sous espèce Ardea alba melanorhynchos que nous observons. Son plumage entièrement blanc, sa grande taille et son cou en forme de S au repos la rendent très reconnaissable. Ses battements d’ailes, lents et souples, lui confèrent une certaine élégance. Une caractéristique facilement repérable est la longueur de la commissure buccale : dorsalement, elle dépasse nettement l’œil. Ses vocalisations sont toujours graves et rauques.
En période internuptiale le bec est jaune orangé et les pattes sont noires. La saison de reproduction arrivant, le bec s’assombrit, les pattes rougissent et le contour des yeux verdit. Des plumes ornementales, plus longues et avec de fines barbes apparaissent sur le dos des individus donnant l’aspect d’un voile : on appelle ces plumes de séduction les aigrettes.
Dans l’eau ou sur la terre, la Grande aigrette avance d’un pas lent ou se tient à l’affût. Il lui arrive d’agiter sa patte à la surface de l’eau pour tromper sa proie qui sera alors harponnée du bec. Si c’est préférentiellement des poissons qu’elle consomme, cette espèce se nourrit également de batraciens, d’insectes, de petits reptiles ou rongeurs. C’est également avec le bec que ces derniers seront poignardés.
Ces oiseaux actifs en journée se rassemblent préférentiellement en dortoir la nuit. Comme d’autres Ardéidés, l’espèce est plutôt sociable. Elle niche également le plus souvent en colonies, parfois avec d’autres espèces, dans des arbustes proches de l’eau. Ce trait de caractère n’empêche pas une compétition possible sur les sites d’alimentation où la nourriture est de plus en plus rare. En effet, la Grande aigrette est de plus en plus exposée à la perte de ses habitats par la dégradation croissante des zones humides.
Mais encore – La Grande Aigrette a payé sa beauté. La mode européenne du 19ème et du début du 20ème siècle convoitait en effet ses plumes ornementales. Les chapeaux et tenues des dames du beau monde ont donc failli être localement fatals à l’espèce mais l’évolution vestimentaire et les mesures de protection mises en place pour l’espèce l’ont sauvée.