Le guêpier de Madagascar Le Guêpier de Madagascar fréquente principalement les milieux ouverts (plans d’eau, cultures) mais est plutôt commun sur tout le territoire de Mayotte. L’espèce Merops Superciliosus se retrouve sur les continents africain et asiatique. L’appellation Guêpier de Madagascar n’est donc pas tout à fait exacte et trois variations géographiques de l’espèce sont reconnues. À Madagascar, aux Comores et à Mayotte, on parle de Merops S. superciliosus. Son plumage est majoritairement vert olive, avec un capuchon plus foncé tirant vers le brun. La poitrine, elle, est plus claire. Un bandeau oculaire noir relie le bec à la nuque, il est bordé de sourcils et d’un menton blancs jaunâtres. Sa gorge est rousse claire, ses iris sont rouge bordeaux et son bec est noir. Les jeunes sont plus ternes. Si les régimes du guêpier varient selon les régions, cette espèce est toujours insectivore. On l’observe la plupart du temps chasser à l’affût depuis un fil électrique, un poteau ou un arbre dégagé. De son perchoir, l’oiseau fonce sur sa proie qu’il attrape en plein vol ; il revient alors rapidement à sa position initiale pour manger. En cas d’espèce venimeuse, il la frotte pour extraire son poison. Sociables en toutes saisons, les guêpiers de Madagascar nichent généralement en colonies. Ils creusent des galeries ou, dans le cas d’un couple isolé, un terrier sur des parois verticales de préférence : falaises, talus, berges… On reconnaît ses nombreuses vocalisations répétées en trilles : « priip » ou « driip ». Sources : Oiseaux.net Les Oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland
Le suivi des populations de hérons Crabiers blancs à Mayotte est réalisé par le GEPOMAY depuis 2013 et le temps a passé depuis les comptages à la longue vue à bord d’un canoë kayak. Dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur du Crabier blanc financé par la DEAL et du projet européen Life BIODIV’OM, cette action s’affine. Nous souhaitons que les estimations de population de cette espèce menacée s’approchent un maximum de la réalité. Drone et biostatistiques Avec l’évolution des technologies et des méthodes scientifiques, l’association a amélioré ses capacités de détection des nids et des individus. En 2015 commence un suivi aérien par drone aux côtés du prestataire DroneGo. À l’aide de photographies aériennes prises par drone puis assemblées, le GEPOMAY comptabilise et estime le nombre de nids, d’adultes et de jeunes observés durant la saison de reproduction. L’année dernière, le protocole de photo-comptage a été optimisé grâce à une méthode statistique de Capture-Marquage-Recapture pour pallier les biais de détection des nids. Le nouveau protocole de suivi semble porter ses fruits : cette année encore, le nombre de Crabiers blancs détectés augmente. Les analyses réalisées pour la saison de reproduction 2021-2022 calculent en effet un maximum de 415 couples présents dans les héronnières de Mayotte (Gaillard L., 2022) contre 281 l’année dernière (Vadier A., 2021). Un nouvel indicateur robuste Le GEPOMAY est parvenu cette année à mettre en place un indicateur de tendance de la population de Crabiers blancs basé sur six catégories de tendances du Conseil européen du recensement des oiseaux (EBCC) : Forte augmentation Augmentation modérée Stable Incertain Déclin modéré Fort déclin Calculé grâce aux résultats des suivis sur le long terme, cet indicateur permettra d’interpréter l’état de santé de la population de Crabiers blancs sur le territoire mahorais. Rédaction : Mariane Harmand
Le Grèbe Castagneux est un espèce protégée en France ainsi qu’en Europe et évaluée comme vulnérable sur le territoire Mahorais. Le Grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis, est plus petit que ses congénères européens , mesurant en moyenne de 21 à 29 cm et d’une envergure de 40 à 45 cm . Adepte de la plongée, il chasse ses proies sous l’eau. Ses pattes, situées à l’arrière du corps, ainsi que sa petite taille, lui permettent une propulsion plus facile dans l’eau mais handicapent ses mouvements au sol. Il se nourrit d’insectes, de mollusques, de petits poissons et de végétaux aquatiques. A Mayotte il s’agit de la sous-espèce capensis , migrateur mais également nicheur en petit nombre sur les plans d’eau du Dziani Dzaha et du Dziani Karihani. L’espèce est en effet résidente ou migratrice en fonction des facteurs climatiques. . Lors de la période nuptiale, le castagneux est reconnaissable à sa couleur brune-rousse au niveau de ses joues, sa gorge et l’avant de son cou, créant un contraste avec le reste de son plumage d’un brun sombre . Une tâche blanchâtre se situant à la commissure du bec apparaît et n’est presque que plus visible lors de la période internuptiale. Enfin son bec est noir avec une pointe blanche à l’extrémité. Lors de la période internuptiale son plumage est d’une couleur grisâtre, le dessus de la tête ainsi que la nuque, d’un brun terne. La couleur rousse présente sur les joues et le cou pendant la période nuptiale s’estompe peu à peu pour laisser place a un plumage beige clair (chamois). Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce, il est donc très difficile de distinguer le mâle de la femelle. Cependant la femelle est de plus petite taille et a un plumage plus terne. C’est un oiseau monogame. Les couples se forment lors de l’arrivée des oiseaux sur les sites de reproduction. Très territoriaux, après l’accouplement, ils n’hésitent pas à éloigner les autres individus de leurs espaces de nidification et à défendre leur territoire des diverses intrus. Les poussins sont nidifuges c’est-à-dire qu’ils ont la capacité de se déplacer, de plonger et nager dès leur sortie du nid. Néanmoins la plupart du temps on peut les observer à l’abri, sur le dos des adultes. Le Grèbe castagneux fréquente une variété de milieux humides (lacs peu profond, étangs…) Lors de la période de nidification (octobre à mai), il privilégie les plans d’eau ayant une végétation suffisamment haute afin de favoriser la dissimulation de son nid. Les nids flottent sur l’eau et sont constitués de végétaux aquatiques et brindilles. Rédaction : Émilie Le Menach Crédits photos : Gilles Adt ; Pierrick Lizot Sources : https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/fiches-especes/fiches-especes/oiseaux/grebe-castagneux https://www.oiseaux.net/oiseaux/grebe.castagneux.html https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/977 https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Grebe-castagneux.html
Nous sommes fiers de dévoiler les premières données du suivi télémétrique des Crabiers blancs ! Effectivement, entre 2019 et 2021, grâce aux financements du Life BIODIV’OM, le GEPOMAY a réalisé trois missions d’équipement télémétrique sur un total de 16 Crabiers blancs : 6 individus ont été équipé de balises GPS/UHF en 2019, malheureusement les signaux ont été perdus à ce jour ; 2 individus ont été équipés de balises GPS/ARGOS en 2020, dont un équipé l’année précédente qui a donc changé d’équipement ; leurs signaux sont encore suivis aujourd’hui ; suite à ce succès, 9 derniers individus ont été équipés en 2021. Les signaux reçus nous permettent aujourd’hui de présenter les déplacements des 11 derniers individus équipés. Les deux premiers signaux que vous pouvez observer sont émis depuis notre mission de décembre 2020, puis s’ajoutent neuf signaux en octobre 2021. Ces suivis télémétriques nous permettrons d’améliorer les connaissances comportementales et territoriales au sujet du Crabier blanc, oiseau le plus menacé de Mayotte. Nous avons par exemple découvert un nouveau site d’alimentation en 2021 qui fait aujourd’hui l’objet de suivis réguliers et pour lequel nous allons déterminer si une mise en protection est nécessaire. Bon visionnage ! Rédaction : Mariane Harmand, GEPOMAY
La journée se passe à la plage d’Iloni avec des élèves de CE1 et CE2 de l’école privée de Sada. L’animatrice du GEPOMAY, Nadjima et moi-même commençons par installer différents jeux : Le jeu des jumelles consiste à retrouver, grâce aux jumelles, des petits numéros sur des images d’oiseaux cachées dans la nature. Un puzzle représentant un Crabier blanc en plumage nuptial. Un jeu de mémory comprenant dix paires de photos d’oiseaux à assembler. Après avoir installé les jeux, nous nous sommes présentées au groupe d’élèves. Nadjima commence par poser une devinette aux enfants : « Qu’est-ce ça veut dire GEPOMAY ? ». Les élèves, très concentrés, ont finalement réussi à trouver la réponse : Groupe d’Études et de Protection des Oiseaux de Mayotte. Il est temps de présenter les trois principales missions de cette association : Étudier les différentes espèces d’oiseaux à Mayotte ; Protéger ces oiseaux et leurs habitats ; Sensibiliser un maximum de publics sur la protection de la biodiversité en général. Sur le logo du GEPOMAY, on peut voir deux espèces emblématiques de Mayotte : le Crabier blanc et le Drongo de Mayotte. Le Drongo est une endémique de l’île, c’est-à-dire qu’on ne peut l’observer qu’à Mayotte. Enfin, on observe en arrière-plan, la carte de Mayotte. Le Crabier blanc est une espèce en danger d’extinction au niveau mondial. Cette espèce change de plumage et devient entièrement blanc lors de la saison de reproduction entre les mois de septembre et février. Son bec est alors caractérisé par la couleur bleu vif et une pointe noire. Hors saison de reproduction, le Crabier blanc est strié de couleurs beige et marron mais le dessous de ses ailes reste blanc. Son bec est alors gris, toujours avec une pointe noire. Attention, le Crabier blanc en plumage nuptial est souvent confondu avec le Héron Garde-bœufs ! Nadjima montre deux photographies aux élèves et leur demande de trouver les différences : couleur du bec, plumage et pattes… Ensuite, les élèves sont séparés en deux groupes. Le premier groupe reste sur la plage pour jouer aux différents jeux installés. Le second nous accompagne pour découvrir la mangrove : durant cette aventure, plusieurs questions leur seront posées. Par exemple : Qu’est-ce qu’une mangrove ? Une forêt de palétuviers. Combien d’espèces de palétuviers trouve-t-on à Mayotte ? Sept espèces : Palétuvier blanc Palétuvier gros poumons Palétuvier jaune Palétuvier rouge Palétuvier fleur Palétuvier pomme Palétuvier à petites feuilles Dans quelles conditions la mangrove peut se développer ? Dans les régions tropicales, où l’eau de mer ne descend pas en-dessous de 20°C. La mangrove est un milieu très important pour nous : elle nous rend des services que l’on appelle les services écosystémiques. Elle a un rôle de barrière et nous protège des grosses vagues. En protégeant par exemple les petits poissons sous les racines des palétuviers, la mangrove leur laisse le temps de grandir loin des prédateurs ; lorsque ces poissons seront grands, nous pourrons les pêcher dans le lagon pour notre consommation : la mangrove nous nourrit. Si nous ne protégeons pas la mangrove de la pollution, les oiseaux qui y vivent seront envahis pas les rongeurs, prédateurs des œufs et des juvéniles. La population d’oiseaux risque donc de diminuer et même de disparaître. Les déchets peuvent aussi étouffer les palétuviers. Sans mangrove, les côtes ne sont plus protégées et les habitats des petits poissons et des oiseaux disparaissent. Nous continuons notre journée en nous dirigeant vers un lieu d’observation des oiseaux. Nous avons la chance d’y observer dix espèces d’oiseaux différentes : Le Héron cendré La Grande aigrette Le Souimanga de Mayotte Le Héron strié Le Crabier blanc Le Héron garde-bœufs Le Courlis courlieu Le Corbeau pie Le Moucherolle de Madagascar Le Martin triste Enfin, il est temps de demander aux enfants ce qu’ils ont retenu d’important. Nous décrivons à nouveau les menaces qui pèsent sur la mangrove, nous résumons ses services écosystémiques et nous expliquons les bons gestes à adopter pour protéger la mangrove. Il ne faut pas jeter ses déchets n’importe où, la pluie risque de les entraîner jusqu’à la mangrove et les racines seront étouffées par ces déchets. Avant de nous quitter, nous distribuons aux élèves des souvenirs sur la protection de l’environnement et du Crabier blanc : Affiche sur la Crabier blanc : un héron menacé à Mayotte Dépliants : Pourquoi et comment protéger ensemble la biodiversité mahoraise ? Affiche sur les oiseaux communs des villes et villages de Mayotte Je remercie Nadjima pour cette journée que j’ai beaucoup appréciée. Ces animations sont l’occasion d’apprendre de nouvelles choses sur la nature à Mayotte. J’ai découvert à quel point il est important de ne pas jeter ses déchets par terre : voir ces déchets étouffer les racines et détruire la mangrove était une image dérangeante et j’aimerais que ça n’existe plus. Rédaction : ALLAOUI Mounaya, stagiaire au GEPOMAY en seconde option communication visuelle.