Patient et immobile sur son perchoir, juste au-dessus de l’eau, le Martin pêcheur attend. Au moment opportun, il s’abattra sur sa proie. Un superbe spectacle de vitesse, de précision et de couleurs ! Parmi les nombreuses sous-espèces de Martin pêcheur, le Martin pêcheur vintsi est le seul présent à Mayotte. Il est endémique aux Comores et à Madagascar. Facilement reconnaissable, le Martin pêcheur vintsi ne mesure pas plus de 15cm de haut. Son manteau, ses ailes et sa queue sont d’un bleu vif qui contraste avec son ventre roux et ses pattes rouges. Sa calotte est barrée de noir et de bleu, mouchetée d’un blanc que l’on retrouve au niveau de sa gorge et de l’arrière de son cou. Femelles et mâles ne présentent aucune différence tandis que les juvéniles sont plus ternes que les adultes. Il est possible d’observer ce petit oiseau dans presque tous les habitats aquatiques. Berges, marais, rizières, mangroves, littoral ou plantations, on le trouve jusqu’à 1800 mètres à proximité des cours et des plans d’eau. Souvent pêcheur, il se nourrit de petits poissons, grenouilles, insectes aquatiques et crustacés ; parfois chasseur, il consomme aussi des petits lézards et autres insectes. Un talus ou une berge friables sont de bons emplacements pour que le Martin pêcheur vintsi creuse la cavité qui accueillera son nid. Dans cette galerie, les deux adultes s’occupent de l’incubation, du nourrissage et de l’apprentissage des jeunes. Sources : Oiseaux.net Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland Crédits photo : Gilles ADT GEPOMAY – Samion Mourana
Le Héron strié vit dans les zones boisées situées en bordure de l’eau. Eau douce ou eau salée, cela lui est bien égal : on peut facilement l’observer sur les côtes et les estuaires bordés de mangroves mais aussi dans les forêts denses à proximité d’un lac ou d’une rivière. Allez le découvrir dans les mangroves et vasières de l’île, par exemple la vasière des badamiers. Ce petit héron trapu se nourrit principalement de petits poissons et d’insectes mais il peut également capturer des crabes, des amphibiens ou des reptiles. Armé de son bec acéré et en forme de poignard, il chasse perché sur une branche ou un rocher. Patient et à l’affût, il attend qu’une proie se dévoile. Il va facilement plonger à l’eau pour attraper un poisson. Au-delà de son agilité, il peut compter sur sa ruse : pour attirer les poissons, il remue la surface de l’eau avec ses pattes et est même capable d’utiliser un insecte capturé en tant qu’appât ! Ses comportements de chasse surprenants lui ont valu de se faire appeler Mhiba fi en shimaoré, cela signifie voleur de poissons. Chez le Héron strié les deux sexes sont presque identiques, si ce n’est que les femelles ont tendance à être plus petites et à présenter des couleurs plus ternes que leur partenaire pendant la période de reproduction. Durant cette période, on peut notamment observer que les plumes situées en capuchon sur le dessus de la tête s’allongent formant une crête, les pattes prennent une couleur plus vive, plus orangée, de même que les iris. Il existe cependant de nombreuses sous-espèces et autant de variation dans les plumages du Héron strié. À Mayotte, on observe la sous-espèce Butorides striata rhizophorae.
Ce vendredi 25 juin 2021, au fond du jardin botanique de Coconi, les élèves de l’île ont dessiné une fresque sur le thème de l’année : « À travers 1001 regards ». Des oiseaux, des baobabs, des poissons, des arcs-en-ciel, des fleurs mais aussi des maisons, un avion ou un hélicoptère ! À travers 66 regards très exactement, nous avons compris que notre quotidien doit s’intégrer dans la nature existante et la respecter. Les enfants ont également appris à observer à travers des jumelles et ont reconnu les espèces communes de Mayotte. Le Crabier blanc, espèce en danger d’extinction mondiale, était à l’honneur. Savez-vous pourquoi on peut observer deux plumages différents sur les individus de cette espèce ? Samedi 26 juin 2021, la Fête de la Nature était ouverte à tous les publics : vous avez été environ 350 présents sur le site. Quelques chanceux ont pu observer, entre autres, un Héron garde-bœufs, un Guêpier de Madagascar ou un Bulbul de Madagascar à travers notre longue-vue. Beaucoup d’entre vous ont réussi à repérer aux jumelles les photographies d’oiseaux cachées dans le jardin botanique et à identifier les espèces. Nous avons discuté de la mangrove, des oiseaux de vos jardins, du Suivi Temporel des Oiseaux Communs – notre programme de science participative – du Crabier blanc… Nous avons rencontré des passionnés d’oiseaux de tous les âges et nous nous sommes donné rendez-vous aux prochaines sorties et événements organisés par le GEPOMAY. Certains se sont confectionné de petits oiseaux en origami pendant que d’autres s’affrontaient autour de notre mémory des oiseaux. Grâce à nos puzzles chronométrés, nous sommes maintenant certains que vous saurez différencier les plumages du Crabier blanc ! Records à battre : – Niveau facile, plumage nuptial : 2 minutes 33 – Niveau difficile, plumage internuptial : 9 minutes 47 Merci à Mayotte Nature Environnement pour la coordination de cet événement et toute l’énergie déployée. Merci au réseau d’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable 976 (réseau EEDD 976), pour ces échanges et ces rires. Mais surtout, merci à vous, pour votre bonne humeur, votre intérêt et votre passion pour la nature. On se retrouve sur nos prochaines sorties : randonnée d’observation ou initiation à l’ornithologie, consultez notre programme de juillet 2021. Rédaction : Mariane Harmand – GEPOMAY
Consultez la fiche de poste en détails : 2021GEPOMAY_CMLIFE_CDD5
Photos : Thomas Ferrari et V. Guiot Le Petit duc de Mayotte appartient à la famille des Strigidés, une famille de rapaces à activité nocturne. Il est inféodé aux milieux forestiers et semble avoir une préférence pour les forêts denses. On peut également le retrouver dans les espaces forestiers aux abords des villages. En journée, il se cache et attend l’obscurité pour chasser ; son écologie est mal connue. Si cette espèce ne se laisse pas facilement observer, les séries de cinq « tuuut-tuuut-tuuut-tuuut-tuuut » qu’il émet sont très reconnaissables. Le Petit duc de Mayotte a d’abord été considéré comme une sous-espèce du Petit duc malgache présentant notamment des individus légèrement plus grands. Il est aujourd’hui reconnu au rang d’espèce à part entière, une espèce endémique de Mayotte, c’est-à-dire qu’on le trouve uniquement sur l’île de Mayotte. Sa population est actuellement considérée stable, l’espèce est classée de « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l’UICN. Toutefois, la déforestation croissante sur l’île tend à rendre cet oiseau de plus en plus vulnérable. Les Petits ducs de Mayotte se nourrissent principalement d’insectes mais il est possible que quelques petits vertébrés fassent aussi partie de son régime alimentaire. Ces rapaces sont particulièrement adaptés à la chasse de nuit. Leur vol est très silencieux, leurs yeux sont gros et leur cou est extrêmement mobile. Avec leur ouïe très fine, ils repèrent les proies : en effet, leur masque facial fait office de parabole et redirige les sons vers les oreilles. Une dissymétrie au niveau des oreilles permet alors une localisation précise de la proie. Le Petit duc de Mayotte mesure environ 24 cm et présente généralement un plumage brun grisâtre. Sur les parties supérieures, on peut distinguer des stries sombres alors que les parties inférieures sont plus claires. Ce plumage, qui se confond avec l’écorce des troncs d’arbres, a l’avantage de constituer un parfait camouflage en forêt. De rares individus de couleur rousse ont été observés. Seul hibou sur l’île, le Petit duc de Mayotte est très identifiable. L’autre espèce strigiforme (chouettes et hiboux) que l’on observe à Mayotte est la Chouette effraie, très présente dans les villages, beaucoup plus pâle et grande Il n’existe que très peu d’informations vérifiées sur la reproduction du Petit duc de Mayotte. Il niche probablement dans des cavités naturelles comme le trou d’un arbre. Ses comportements nuptiaux sont mal connus. Bonne nouvelle pour le Petit duc de Mayotte et pour nous autres ! Ce 3 mai dernier a été créée par décret la Réserve Naturelle Nationale des forêts de Mayotte. Cet espace de 2801 hectares sur les monts et les crêtes de Mayotte a pour but la protection forte de la précieuse forêt primaire : indispensable pour la biodiversité, régulatrice du cycle de l’eau, gardienne des sols, de la qualité de l’eau et des habitats du lagon. La RNN sera l’occasion de mettre en place de nouveaux suivis scientifiques respectueux du milieu et des espèces et ainsi en savoir davantage sur le Petit duc de Mayotte. Source : Fiche « Le Petit duc de Mayotte » – Oiseaux.net Fiche « Mayotte Scops-owl » – IUCN les oiseaux de mayotte – michel clement philippe de grissac