Le courlis corlieu est un limicole très fréquent sur les rivages de Mayotte, et présent toute l’année sur l’île. Apprenez-en plus sur cette espèce pour mieux l’observer !
Le courlis corlieu, ou numenius phaeopus, est le plus grand limicole présent à Mayotte : il mesure 46 cm ! Il se reconnait facilement grâce à son long bec arqué. Il a des dessins caractéristiques sur la tête : calotte brune-noire, divisée en deux au sommet du crâne par une raie claire, longs sourcils pâles, lores (traits autour des yeux) foncés. Le mâle et la femelles sont presque semblables : la femelle est un peu plus grande et a le bec plus long. Leur longévité est de 12 ans.
Les courlis corlieu que l’on trouve à Mayotte sont en hivernage : ils se reproduisent en Russie (au nord des monts Oural et au sud-est de la Russie occidentale, à proximité du Kazakhstan), et fuient le froid de l’hiver boréal en migrant tous les ans dans les îles de l’Océan Indien. Ils sont considérés ici comme un « visiteur commun » pendant cette période internuptiale.
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De ce fait, on compte le plus de courlis corlieu à Mayotte durant la période migratoire : entre septembre et mars, avec des pics lors des passages migratoires (en début et en fin de saison). A l’inverse, on recense peu d’effectifs pendant la saison sèche, notamment au mois de juillet. L’espèce est tout de même observée toute l’année : certains individus n’ont pas la force d’effectuer la migration chaque saison (par exemple les juvéniles, ou les individus s’étant reproduit l’année passée et n’ayant pas eu le temps de faire les réserves nécessaires).
On peut observer le courlis corlieu sur les littoraux de l’île : sur les vasières, les platiers rocheux, les îlots et les plages où il s’alimente. Il se nourrit d’invertébrés marins, de crustacés (notamment des crabes), de mollusques et de poissons. Son bec serait particulièrement bien adapté au milieu marin : il l’introduit en partie ou en entier dans la vase pour y chercher sa nourriture.
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Le courlis corlieu est un oiseau terrestre : il marche ou court pour chercher sa nourriture. Espèce diurne, il se sert de sa vue pour chasser.
Il se repose en groupe, dans les mangroves ou sur les îlots, parfois loin de ses lieux d’alimentation : il cherche un endroit où il sera peu dérangé.
C’est un oiseau très fréquemment observé à Mayotte. Pour l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), l’espèce a le statut de « préoccupation mineure ». Les effectifs mondiaux se situent entre 1 et 2,3 millions d’individus, que l’on retrouve sur tous les continents.
La tendance générale est à la baisse, même si l’avenir de tous les groupes n’a pas été étudié. Le courlis corlieu a déjà été victime de chasse pendant les migrations, et est très sensible aux maladies aviaires : l’espèce pourrait être touchée de plein fouet par l’arrivée d’un nouveau virus.
Sources :