Découvrez le Drome ardéole (Dromas ardeola), un oiseau emblématique du littoral mahorais ! Si cette espèce est très commune à Mayotte, elle a aussi une forte valeur patrimoniale : elle mérite toute votre attention… Le Drome ardéole est un grand et robuste limicole que l’on rencontre souvent sur le littoral mahorais. Il chasse sur les plages, les vasières et les îlots, notamment autour de Petite Terre. Il se nourrit à 90% de crabes, d’où son nom anglophone : Crab plover. On l’observe beaucoup en groupe d’une dizaine d’individus, cherchant sa nourriture de jour comme de nuit. Oiseau plutôt craintif par ailleurs, il ne faut pas s’en approcher si on veut l’observer. Cet oiseau arbore un plumage remarquable : plumes blanches et noires, fort bec noir, longues pattes bleues… impossible de le confondre ! En vol, sont visibles son dos noir, son croupion blanc et ses ailes bicolores : là non plus, pas de doute possible. Les juvéniles ont le dos gris, ce qui permet de les différencier des adultes (cf. suppra). Il est facile à observer, de par son plumage et sa taille importante : 40 cm, c’est l’un des plus grands limicoles présents sur l’île ! Le Drome ardéole appartient à la famille des dromadidés… et elle ne contient qu’une seule espèce ! Ne vivant que sur les côtes de l’Océan Indien (du Nord-est de l’Afrique à l’Ouest de l’Inde et jusqu’à Madagascar), cet échassier ne se reproduit qu’autour de la péninsule arabique. En dehors de sa période de reproduction, il migre vers les côtes de l’Océan Indien, qui constituent sa « zone d’hivernage ». L’espèce est présente toute l’année à Mayotte, mais aucune preuve de nidification n’existe. On suppose que certains individus (jeunes, adultes faibles…) restent sur l’île car ils ne sont pas capable de faire le voyage vers leur aire de reproduction. On observe ainsi plus d’individus lors de la période de migration (pendant la saison des pluies), et un nombre restreint le reste de l’année. Il demeure pour autant « très commun (TC) » sur l’île. Autre caractéristique propre à l’espèce : il s’agit du seul échassier à nicher dans un terrier ! Tous ces éléments poussent de nombreuses personnes à considérer le drome ardéole comme une espèce à forte valeur patrimoniale pour Mayotte. Si l’espèce est indiquée « préoccupation mineure (LC) » sur la liste des espèces menacées dans le monde (IUCN Red list), elle est cependant classée « vulnérable (VU) » à Mayotte. En effet, de moins en moins d’individus migrent sur l’île pendant la période internuptiale. Pour conserver l’espèce, des mesures de protection ont été prises : certains sites d’alimentation (vasières) et les reposoirs (îlots) sont protégés. Sources : Rapport de l’OOCM 2013-2016, GEPOMAY Crab plover, Handbook of the birds of le world (HBW) Alive Les oiseaux de Mayotte, Michel Clément, Philippe de Grissac, Robin Rolland Photos : Gilles Adt et Koshy Koshy
Une carte pour observer différentes espèces d’oiseaux à Mayotte, ça vous tente ? Le GEPOMAY l’a fait pour vous : retrouvez-là toute l’année ici ! Sur base du travail effectué par le CBNM, le GEPOMAY a mis au point une liste des différents milieux du territoire, et les oiseaux qu’on peut y trouver. N’hésitez pas à la consulter en cliquant ici !
Le faucon pèlerin est une espèce nicheuse, rare et menacée à Mayotte. Découvrez les actions du GEPOMAY en faveur de l’espèce. Une espèce nicheuse, rare et menacée à Mayotte Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) est un rapace rare à Mayotte. On estime que seulement quelques individus vivent sur l’île. Espèce menacée sur le territoire mahorais, le Faucon pèlerin est classé vulnérable sur la liste rouge de l’UICN, et est protégé par arrêté préfectoral depuis 2000. Les connaissances sur la reproduction de l’espèce à Mayotte sont limitées car cela fait seulement cinq ans que nous savons que l’oiseau se reproduit sur l’île. A l’heure actuelle, deux sites de reproduction sont connus sur le territoire. Cependant, le nombre de sites favorables à la nidification (falaises, carrières…) et les observations d’individus à proximité portent les estimations à une dizaine de couples reproducteurs. Un site de nidification précaire Le site de reproduction du Faucon pèlerin le plus suivi à Mayotte est une carrière située dans la proche banlieue de la capitale Mamoudzou. Le lieu a tendance à être détérioré par l’activité humaine : la carrière a en effet fait l’objet d’une exploitation illégale pendant quelques années. Les nuisances induites ont conduit à la désertion de l’aire par les Faucons pèlerins présents, et à l’échec de la reproduction deux ans consécutifs. Malgré le statut de protection de l’espèce, une décharge de déchets inertes et un stand de tir ont été récemment installés sur le même site. La zone humide présente a été asséchée, et l’activité humaine sur le site a été renforcée. Il n’a cependant pas été prouvé que le bruit dérangeait les rapaces, qui s’accommodent souvent d’une nuisance sonore dont ils ont identifié l’origine. Les actions du GEPOMAY Depuis sa création en 2010, le GEPOMAY participe activement au suivi du Faucon pèlerin. L’association a confirmé la reproduction de l’espèce sur les deux sites connus à Mayotte à ce jour, et y organise des suivis réguliers depuis lors. Bonne nouvelle en 2019 : les deux couples observés ont donné respectivement naissance à deux jeunes, qui ont pris leur envol en novembre ! Si les fonds le permettent, l’association souhaiterait prospecter davantage autour des sites de nidification potentiels, et procéder à une analyse génétique, afin de définir la sous-espèce présente à Mayotte. En savoir plus : Fiche oiseau : le faucon pèlerin Le projet de protection des espèces nicheuses rares et menacées
A Mayotte, le GEPOMAY agit pour la protection du Crabier blanc. Ailleurs dans le monde, nos partenaires travaillent à la conservation de 4 autres espèces animales et 1 habitat sensible. Ce programme s’appelle Life BIODIV’OM, et il a maintenant son film de présentation ! Pour en savoir plus sur nos actions en faveur du crabier blanc, c’est par ici, Et pour en savoir plus sur le programme Life BIODIV’OM, c’est par là.