À Mayotte, le Rat noir est présent sur la totalité du territoire. Grâce à des pièges photographiques, le GEPOMAY a montré que les rats évoluent également dans les mangroves et proches des nids de Crabiers blancs. En plus d’un dérangement durant la nidification, le Rat noir est suspecté de prédater les œufs voire les jeunes Crabiers blancs. C’est d’ailleurs le cas pour de nombreuses autres espèces d’hérons dans le monde. Le héron Crabier blanc étant mondialement menacé d’extinction, il est donc essentiel de contrôler les populations de Rats noirs au niveau des héronnières pour protéger l’espèce et ainsi assurer sa reproduction.
Pour agir contre le Rat noir en mangrove mahoraise, le GEPOMAY a mis en place un plan de lutte utilisant les pièges mécaniques létaux A24 Goodnature©. Un appât au fond du piège attire les rats : lorsqu’un individu entre dans le piège, il est instantanément tué par un piston à air comprimé, le corps tombe au sol et peut être consommé par la faune sauvage. Chaque piège peut réaliser 24 déclenchements en autonomie. Les pièges sont déployés à minima pendant la période de reproduction du Crabier blanc, période de présence des œufs et des jeunes de l’année qu’il faut protéger.
Parallèlement à cette lutte, le GEPOMAY utilise deux méthodes pour suivre les populations de Rats noirs :
Ces deux méthodes de suivi des populations permettent à la fois de vérifier si la lutte mise en place est efficace mais également d’améliorer les connaissances sur le Rat noir en mangrove mahoraise en vue d’améliorer ce protocole de lutte.
La lutte contre le rat a été mise en place par le GEPOMAY dans trois mangroves de Mayotte accueillant des nids de Crabiers blancs. Durant la période de lutte, ce protocole entraîne une tendance à la diminution des densités de rats sur les zones couvertes. C’est donc une première victoire pour l’association !
Ce graphique présente les proportions de cartes à mâcher consommées par les rats dans chaque mangrove pendant une période de lutte effective (rouge) et une période sans lutte (vert). Les différences sont statistiquement significatives.
Un autre chiffre intéressant est le nombre de déclenchements des pièges létaux : il correspond à une approximation du nombre de rats tués pendant la période de lutte. Le GEPOMAY constate que plus de 300 rats sont potentiellement éliminés sur chacun des sites de lutte ; ce chiffre est nettement supérieur aux estimations de densité initialement calculée par CMR. La moyenne de déclenchements mensuelle étant constante, nous pouvons admettre que la recolonisation des sites par le Rat noir est constante.
Les études menées par le GEPOMAY permettent de mieux comprendre l’effet des pièges létaux A24 Goodnature© sur les rats en mangrove. Nous avons alors la capacité de repérer des biais de protocole et de proposer des solutions pour améliorer nos actions. Un suivi rigoureux des populations de Rat noir sur les sites de reproduction du Crabier blanc est nécessaire et une optimisation de la lutte par l’association de protection de la biodiversité est en cours.
Le Groupe d’Études et de Protection des Oiseaux de Mayotte tient à remercier les bénévoles qui ont œuvré sur le terrain pour soutenir l’équipe de lutte contre le Rat noir en mangrove. Si vous souhaitez également participer, n’hésitez pas à nous contacter sur l’adresse : mickael.heudier@gepomay.fr.