May’Refuges LPO

Contexte

Le GEPOMAY est le partenaire officiel de la LPO France (Ligue pour la Protection des Oiseaux) à Mayotte. Dans ce cadre, nous avons adapté la démarche Refuges LPO à notre territoire et créé le projet May’Refuges LPO.

Les actions May’Refuges LPO s’adressent à un terrain public ou privé sur lequel le ou la propriétaire s’engage à protéger la nature au sens large : la faune et la flore sauvages, le sol, l’environnement. Il s’agit de créer les conditions propices à l’installation des espèces sauvages locales et de réduire son impact sur l’environnement.

Ce programme est à destination de tout type d’acteurs : collectivités, établissements scolaires, entreprises, hôtels,…

Actuellement, le GEPOMAY travaille avec deux sites pilotes : le gîte de Mliha et le parc de la pointe Mahabou. Ce travail permettra notamment d’adapter la Charte de bonnes pratiques au territoire de Mayotte et de définir 15 gestes clés à respecter pour s’engager dans la démarche de création d’un refuge pour la biodiversité. Il sera donc bientôt possible de multiplier les sites May’Refuges LPO et maintenir une continuité écologique dans les villes et villages de Mayotte.

Les 15 écogestes du Programme May'Refuges LPO

Pour créer un site May’Refuge LPO, nous vous accompagnons avec 15 gestes pour la faune et la flore indigènes. Ces gestes sont détaillés dans le kit que vous recevrez à la signature de la charte pour vous permettre de les appliquer sur votre site.

 

1. Je fais de mon terrain un espace sans chasse

La chasse est totalement interdite par l’arrêté préfectoral n°2021-DEAL-SEPR-311 du 09 avril 2021 à Mayotte. Seule la capture du Tangue (Tenrec ecaudatus) est autorisée chaque année entre le 20 février et le 30 avril. Les propriétaires d’un site May’Refuge LPO s’engagent à interdire la chasse de cette espèce toute l’année.

2. Je n’utilise pas de produits chimiques nocifs pour la faune et la flore

L’utilisation de produit chimique est interdite au sein des sites May’Refuges LPO. Pour favoriser la pousse ou la production des espèces indigènes, et empêcher les maladies ou les ravageurs des cultures, des méthodes naturelles et respectueuses de la nature existent. Pour lutter contre les mauvaises herbes, il est conseillé de favoriser l’arrachage manuel.

3. Je favorise les gîtes naturels et j’aménage mon jardin pour accueillir la faune sauvage

Différents habitats naturellement présents dans les espaces verts sont des gîtes idéals pour accueillir les insectes, oiseaux, mammifères et reptiles :

    • Les haies végétales
    • Les zones d’herbes hautes
    • Les arbres et arbustes
    • La matière morte composée de branchages, feuilles mortes ou tronc d’arbres

4. Je laisse des zones d’herbes hautes et de fleurs sauvages

Il est recommandé d’éviter les tontes régulières sur votre site May’Refuge. Favoriser des zones sans tonte permettra de créer des îlots d’herbes hautes et de fleurs sauvages : gîtes naturels indispensables pour les insectes et la faune rampante. La coupe est une bonne alternative à la tonte pour ces îlots. Lors de la tonte, il est nécessaire de commencer par le centre de la zone en allant vers l’extérieur pour laisser le temps à la faune du sol de se déplacer.

Attention : surveillez les espèces qui repoussent ! Il faut réduire la présence des EVEE (Espèces végétales Exotiques Envahissantes).

5. Je plante et préserve des variétés locales d’arbres et d’arbustes

La présence des EVEE est à réduire sur un site May’Refuge LPO. Les EVEE représentent une grande menace pour les espèces locales et indigènes de l’île de Mayotte. Elles modifient les écosystèmes et referment les milieux. Elles ont donc un impact sur l’ensemble de la biodiversité autour d’elles. Il est important de lutter contre leur prolifération.

Les plantes indigènes sont adaptées au climat et aux écosystèmes de Mayotte : elles sont bénéfiques au reste de la flore et à la faune mahoraises. Il est donc préconisé de les préserver ou d’en planter sur un site May’Refuge LPO.

6. Je favorise l’accès aux ressources alimentaires naturelles pour la faune

Favoriser la présence d’espèces végétales indigènes à fleurs et des arbres ou arbustes indigènes qui produisent des fruits fournira des ressources alimentaires aux espèces frugivores et aux pollinisateurs.

La matière morte est elle aussi un apport de ressources alimentaires naturelles pour les insectes, les tas de bois morts sont bons pour la faune de votre site.

7. Je favorise la circulation de la faune sauvage

À Mayotte les espaces sont souvent cloisonnés réduisant la circulation de la faune sauvage (aucune connectivité avec l’extérieur). Pour favoriser la libre circulation entre l’extérieur et votre site, pensez à planter des haies végétales plutôt que de construire des murs bétonnés.

Vous pouvez créer des passages à faunes pour laisser passer les petits mammifères et les espèces rampantes.

8. Je limite mon emprise sur le sol vivant

La dégradation et l’artificialisation des sols induisent une érosion extrême voire une destruction des sols.

Pour préserver les sols, vous pouvez appliquer de petits gestes simples :

  • Limiter au maximum les espaces bétonnés : le béton entraîne une imperméabilisation du sol, sans échange avec l’extérieur, le sol meurt.
  • Ne pas couvrir le sol avec des bâches.

9. Je limite les pollutions lumineuses et sonores pour respecter la faune et la flore sauvages

L’éclairage nocturne perturbe les espèces actives la nuit. Il est recommandé d’éviter les détecteurs de mouvements qui peuvent surprendre la faune. Eteignez les lumières la nuit et favorisez un éclairage à faible intensité orienté vers le sol. Le son a lui aussi un impact sur le fonctionnement des espèces.

10. Je cohabite avec la faune et la flore sauvages du bâti

Le bâti est aussi un lieu parfait pour accueillir la faune sauvage : la toiture, la façade et les combles sont des gîtes naturellement utilisés. Les plantes grimpantes, favorisent les gîtes naturels et permettent d’accueillir plus facilement la faune du bâti.

11. Je récupère l’eau de pluie et dispose des points d’eau pour la faune

Mayotte connaît chaque année une saison sèche. Il existe des solutions pour récupérer l’eau de pluie en saison humide et la revaloriser notamment pour l’arrosage des plantes. Vous pouvez installer une gouttière avec dérivation pour guider l’eau collectée dans un récupérateur ou une citerne

12. Je transforme mes déchets organiques en compost

Le composteur est idéal pour réduire sa production de déchets ménagers. Il permet de lutter contre le gaspillage alimentaire, de réduire les odeurs dans les poubelles et d’améliorer la qualité du sol. En effet, le produit du compost peut être utilisé comme terreau naturel.

13. Je neutralise sur mon terrain les pièges potentiels pour la faune

De nombreux éléments du jardin représentent des pièges dont on ne soupçonne pas l’existence pour la faune sauvage :

  • Les poteaux ;
  • Les seaux et les arrosoirs ;
  • Les déchets : bouteilles, conserves, verre ;
  • Les vitres ;
  • Les gouttières ;
  • Les points d’eaux.

Des aménagements simples permettent de neutraliser ces pièges.

 

Le Rat noir, espèce exotique envahissante, est également un véritable ravageur de la faune locale. Pour lutter contre les rats, des pièges létaux, éthiques et mécaniques sont préconisés. Les pièges chimiques, raticides fatals pour les prédateurs du rat comme la Chouette effraie ou autrefois le Milan noir sont à bannir.

14. Je contribue aux programmes de sciences participatives

Participez à l’amélioration des connaissances sur la faune de Mayotte et à sa protection en partageant vos observations sur la plateforme www.Faune-Mayotte.org ou sur l’application NaturaList.

15. Je deviens ambassadeur de la nature

En devenant ambassadeurs de la biodiversité, nous pourrons ensemble développer le réseau May’Refuges LPO pour protéger la biodiversité de Mayotte.

Téléchargez notre dépliant pour retrouver l’ensemble des informations du programme : dépliant May’Refuges LPO

Les étapes à suivre pour vous lancer dans le programme May'Refuges LPO

Le kit pédagogique May’Refuges LPO comprend :

  • Deux livrets sur les thématiques de la Faune indigène et la Flore de Mayotte
  • Un dépliant Faune-Mayotte, un de nos programme de sciences participatives
  • Un panneau May’Refuges LPO personnalisé qui sera apposé sur votre site
  • Un poster « Oiseaux des Jardins de Mayotte », un outil de sensibilisation à l’avifaune commune de l’île

Des questions ?

Pour aller plus loin : Retrouvez les étapes concrètes pour créer un site May’Refuge LPO.

Si vous souhaitez créer un refuge dans votre entreprise, dans votre collectivité ou chez vous, n’hésitez pas à nous contacter :

mayrefuges@gepomay.fr