Le dimanche 16 février 2025, le GEPOMAY a animé une réunion publique au pôle culturel de Chirongui afin de présenter et de sensibiliser la population de Mayotte à l’importance de la préservation et de la protection de l’arrière-mangrove de la Baie de Bouéni.
Le GEPOMAY est gestionnaire de 23 hectares de site du Conservatoire du Littoral entre Malamani, Miréréni et Poraoni, dont une partie de la forêt d’arrière-mangrove et des prairies humides. L’objectif de l’association est de restaurer et de préserver ce site tout en engageant une gestion concertée avec les riverains, les agriculteurs et les partenaires locaux.
Les arrière-mangroves, qui ne subsistent qu’à l’état de reliques et dont le déclin est continu, sont évaluées en danger critique d’effondrement selon l’UICN. Elles font fasse à une perte de leur étendue, de leur qualité environnementale et de leurs interactions biotiques. Elles subissent des pressions multiples, notamment des pollutions diffuses issues de l’agriculture et d’un défaut d’assainissement des eaux pluviales et urbaines, ainsi que des déchets ménagers non biodégradables (plastiques, pneus) venant des terres ou amenés par la marée. Elles sont également affectées par le défrichement par le pâturage des zébus, le prélèvement de bois, les travaux de remblaiement, l’urbanisation du littoral et l’augmentation des surfaces agricoles.
Tel est le cas de la forêt d’arrière-mangrove de la Baie de Bouéni, qui disparaît progressivement en raison de l’agriculture. L’expansion des plantations de bananiers y contribue en acidifiant le sol et en l’asséchant.
De plus, les mangroves et arrière-mangroves rendent des services écosystémiques importants, notamment en protégeant les côtes contre l’érosion et l’envasement. Elles jouent également un rôle dans la réduction des impacts des conditions météorologiques extrêmes, telles que les tempêtes et les cyclones, en agissant comme boucliers naturels. En filtrant les sédiments et en stabilisant les sols, elles aident à maintenir la qualité de l’eau et la biodiversité locale, tout en fournissant des habitats pour de nombreuses espèces marines et terrestres.
Le GEPOMAY a donc pour mission de sensibiliser et d’informer les populations locales à la nécessité de protéger cet écosystème, essentiel à la vie de nombreuses espèces, tant animales que végétales car constituant un lieu d’alimentation et de reproduction. Mais également de mettre en œuvre des actions de préservation et de conservation de ces milieux naturels tels que :
- L’arrachage des espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) afin de prévenir la fermeture des prairies humides et de favoriser le développement des espèces indigènes.
- La plantation d’espèces végétales locales adaptées aux conditions du milieu naturel, contribuant ainsi à maintenir la biodiversité.
- La sensibilisation du public sur l’importance de ne pas arracher les plantes ni de pratiquer les brûlis, afin de protéger l’équilibre écologique.
- La réalisation de suivis avifaunistiques et botaniques pour identifier et surveiller les menaces pesant sur le site et adapter les actions de gestion en conséquence.
