Les oiseaux côtiers et marins sont considérés comme de bons indicateurs de l’état de santé des écosystèmes où ils vivent (Abdennadher et al. 2011, Aliakbari et al. 2011), notamment par leurs réponses rapides aux changements environnementaux (Rajpar et al. 2018). Ils sont considérés comme les espèces d’oiseaux les plus menacées (Sutherland et al. 2012 ; Croxall et al. 2012 ; NABCI 2019). Leur protection et leur conservation sont particulièrement difficiles, notamment pour les espèces migratrices : l’efficacité des actions menées sur un site peut être contrebalancée par des menaces agissant sur d’autres sites (Rakhimberdiev et al. 2018). Les menaces pesant sur ces espèces sont nombreuses : dégradation des habitats (Dias et al. 2008), changements climatiques (Iwamura et al. 2013), compétition avec les espèces invasives (Russel and Le Corre 2009), chasse (Le Corre and Bemanaja 2009). Une bonne connaissance de leur écologie et plus particulièrement de leur utilisation des différents habitats est primordiale afin de mettre en place des mesures de conservation adaptées. La réalisation d’études et de suivis sur ces oiseaux est donc particulièrement importante, tant pour surveiller l’évolution des populations que les écosystèmes les accueillant.
Afin d’intégrer les oiseaux côtiers et marins dans les réflexions de conservation et de gestion sur le territoire mahorais, l’Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte (OOCM) a été mis en place en 2013. Coordonné par le Groupe d’Etudes et de Protection des Oiseaux de Mayotte (GEPOMAY), l’Observatoire s’inscrit dans une démarche internationale à travers les comptages Wetlands, dans une démarche nationale en intégrant l’Observatoire du Patrimoine Naturel Littoral (RNF-OFB) et dans une démarche locale en utilisant certaines espèces comme indicateur de gestion pour le Parc Naturel Marin de Mayotte (PNMM). L’objectif est de suivre les populations d’oiseaux pour d’une part, étudier leurs tendances et leurs phénologies et d’autre part, surveiller l’évolution des espaces naturels littoraux et obtenir une mesure de l’état et de l’évolution de ces milieux notamment en termes de qualité et de fonctionnalité.
In fine, l’Observatoire doit permettre d’assurer une veille écologique et de fournir des informations afin d’orienter les décisions politiques en matière de conservation et de gestion environnementale, mais également en ce qui concerne le développement et l’aménagement du territoire.
Le présent rapport fait le bilan des comptages de limicoles sur Petite Terre et du suivi des reposoirs à sternes. Les variations saisonnières et les premières tendances de population pour ces espèces seront mises en avant. Les premiers résultats du suivi nautique des Phaétons à bec jaune sur les îlots du lagon et les falaises de Petite Terre seront exposés et une actualisation des résultats sur la dynamique de la population de l’îlot Pouhou sera faite. Un bilan des recensements nautiques de l’avifaune du lagon sud-est sera également présenté.
Les données récoltées hors de ces suivis n’ont pas été traitées.