Au plumage entièrement noir bleuâtre, le Corbeau pie porte un petit costume blanc sur le haut du manteau, la nuque, le cou, la poitrine et le haut du ventre. Son bec, son iris et ses pattes sont également sombres. Il possède de longues vibrisses nasales sous le bec : ces plumes à l’aspect de poils transmettent leurs vibrations à un organe sensoriel. Le vol de cet oiseau est d’une assez grande amplitude, il lui arrive aussi de planer en utilisant les courants thermiques. Le Corbeau pie est le seul corvidé représenté à Mayotte mais il est très facilement observable. En effet, il est omnivore et ne s’inquiète pas de la présence d’humains ; il peut donc être très abondant localement. Cette espèce vit en couples fidèles ou en petits groupes mais de plus grands rassemblements peuvent se former sur des sites de ressources abondantes : on peut observer des nuées de 1000 individus au niveau des dépôts d’ordures ou des abattoirs par exemple. Les Corbeaux pies sautillent souvent à terre, ce sont surtout des fouilleurs et des nettoyeurs : ils recherchent leur nourriture près des logements et des champs cultivés. Leurs comportements varient de la familiarité à la méfiance selon le degré de tolérance que leur accordent les habitants. Insectes, petits passereaux, reptiles, amphibiens ou mammifères, charognes, fruits et graines, ces oiseaux sont complètement omnivores. Le corbeau fréquente de nombreux types d’habitats ouverts. Son nid est massif, construit avec des petites branches et autres matériaux trouvés au niveau des habitations. Il est placé sur un point culminant et protégé farouchement. Cette espèce garde son territoire d’un comportement agressif : il n’est pas rare que des Corbeaux pies harcèlent ou attaquent des rapaces de grande taille. À Mayotte, le Corbeau pie est une espèce indigène donc protégée mais pas menacée. Il est fort probable que les activités humaines sur l’île et notamment les déchets sauvages aient favorisé sa multiplication. Omnivore, opportuniste et sans prédateur, cette espèce généraliste peut rapidement se développer au détriment des espèces plus spécialistes. Très connu pour se nourrir des jeunes tortues vertes lors des émergences sur les plages, cet oiseau pourrait aussi avoir une incidence importante sur cette espèce en danger mondial et protégée sur l’île. Crédits photo : Quentin Esnault ; Yannick Stephan ; Nicolas Bazin
Créer un réseau de jeunes militants pour l’environnement, rédiger un plaidoyer, préparer les événements et la communication pour la nature de 2022, mobiliser les élus, établir une charte avec les co-financeurs,… Voici quelques ateliers sur lesquels nous nous sommes concentrés ce mois lors des assises du réseau de l’Education à l’Environnement et au Développement Durable (EEDD). Ce réseau souhaite réunir tous les acteurs participant à l’EEDD sur le territoire de Mayotte avec pour objectif principal le changement des comportements et des pratiques favorisant la préservation de l’environnement et un développement local et global durable. Grâce au lourd travail de coordination réalisé par la fédération Mayotte Nature Environnement, le GEPOMAY a pu retrouver ses partenaires de longues dates mais aussi rencontrer de nombreux acteurs sur le territoire. Au total, ce sont plus d’une centaine de personnes et près de 50 structures qui ont pris part aux ateliers de travail sur l’avenir du réseau EEDD 976. Nous avons pu confronter nos points de vus, multiplier les échanges et partager nos expériences pour voir émerger de nouvelles idées et permettre, nous l’espérons, à de beaux projets de voir le jour. Le GEPOMAY a notamment animé l’atelier reconnaissance de réseau pour rédiger une nouvelle charte des membres listant les attentes de chacun et les engagements à mettre en place. Le réseau EEDD se veut devenir un incontournable pour la suite avec par exemple un annuaire listant tous les acteurs du territoire, leurs actions, leurs compétences et leurs ressources. Nous souhaitons notamment mutualiser nos pratiques, renforcer notre impact et développer des projets collectifs. Une campagne de communication collective, des formations pour les élus et pour les acteurs, des rencontres régulières avec les financeurs, plus d’études scientifiques sont quelques actions qui figureront dans le bilan à venir de ces assises. Rédaction : Mariane Harmand – GEPOMAY