En juillet, partez à la découverte de la Chouette effraie, ou « Bwindri ya joma », un rapace nocturne qui s’avère être un allié de choix pour lutter contre les rongeurs…
Photos : GEPOMAY, A. Vargas, K. Plumber
La Chouette effraie est un oiseau de 45 cm, dont l’envergure peut atteindre près d’un mètre. Elle a le corps élancé, prolongé de longues pattes et de longues ailes. Son plumage a l’aspect clair : il est jaune-roux sur le dessus, et blanc tacheté sur le dessous. On la reconnait à son disque facial blanc en forme de cœur, qui contraste avec ses yeux noirs. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce, sauf la taille de la femelle qui est légèrement supérieure à celle du mâle.
Il s’agit d’une espèce nocturne : elle sort la nuit pour chasser. Peut-être
l’avez-vous déjà vu sortir à la tombée de la nuit en lâchant des cris aigus répétitifs ?
On la retrouve dans les espaces ouverts, comme les prairies, les bords de route
zones agricoles, où elle peut chasser en toute liberté.
Elle se nourrit à 90% de rongeurs (rats et souris), et plus rarement de gros insectes. C’est donc une alliée qu’il est bon de compter parmi ses voisines ! Elle chasse en vol, à quelques mètres du sol, puis se laisse tomber – serres en avant – sur sa proie. On peut aussi la voir chasser à l’affut depuis un promontoire. Une fois attrapée, elle tue sa proie à coup de bec derrière le crâne. Comme pour la majorité des rapaces, elle la consomme en entier, puis recrache les restes (poils, os…) à travers des « pelotes de réjection » deux fois par jour.
Ses ailes larges et longues lui permettent un vol lent, léger et des virages rapides. Son vol est totalement silencieux, du fait de la forme de ses ailes (en particulier des rémiges, les plumes qui permettent aux oiseaux de voler).
Elle chasse notamment grâce à son audition asymétrique – ses oreilles ne sont pas placées de la même façon – lui permettant de repérer une proie au centimètre près ! Bien sûr, elle se sert aussi de sa vue, qui est très performante en faible luminosité.
Espèce nocturne, la Chouette passe ses journées cachée dans des cavités, souvent dans des constructions humaines : greniers, faux plafond, combles… Elle a besoin de ces « gites diurnes » pour ne pas être dérangée.
C’est aussi dans ces endroits cachés qu’elle nidifie : on dit qu’elle est cavernicole pour sa nidification. Une fois installée, le couple commence la parade nuptiale. Le mâle effectue des vols nuptiaux, des offrandes, qui peuvent donner lieu à des poursuite bruyantes. Le couple semble fidèle au site de reproduction.
À Mayotte, la période de reproduction s’étend d’avril à juillet. Comme chez beaucoup de rapaces nocturnes, la femelle pond à même le sol du site, sans faire de nid. 2 à 10 œufs blancs sont pondus, et l’incubation dure une trentaine de jours. La femelle, nourrie par le mâle, couve les œufs puis les poussins, qui naissent presque dépourvus de plumes. Quand ces derniers grandissent, ils deviennent plus gros que les adultes, et perdent du poids suite à leur premier vol. Ils quittent le nid au bout de près de 2 mois, mais y reviennent toujours y passer la journée.
En fonction de l’abondance des proies, la couvée peut être plus ou moins abondante. Si les proies sont rares, le plus jeune de la couvée disparait au profit des autres, pour éviter que l’ensemble de la nichée ne périclite. Une productivité remarquable !
La Chouette effraie est une espèce abondante sur les cinq continents, représentée par 28 sous-espèces différentes. À Mayotte, c’est Tyto alba affinis que l’on peut observer. Il s’agit d’une espèce protégée. Sur notre île, elle est menacée par :
Mais bonne nouvelle : vous pouvez installer un nichoir à Chouettes effraies près de chez vous, et profiter de sa présence pour lutter contre les rongeurs !
Sources :