Découvrez le Souimanga de Mayotte (Suisui ou Mwanatsé en Shimaoré), l’une des trois espèces endémiques de l’île.
Photos : © Nathalie Santa Maria, © Gilles Adt, © GEPOMAY
Les Souimangas sont des petits passereaux (celui de Mayotte ne mesure que 10 centimètre, ce qui en fait le plus petit oiseau de l’île). Leurs becs sont longs, fins et courbés pour récolter le nectar des fleurs dont ils se nourrissent.
La plupart des espèces présentent un dimorphisme sexuel très marqué : le mâle et la femelle sont très différents, comme pour l’espèce de Mayotte. Le mâle arbore un plumage très coloré. Sa tête, son dos et sa queue sont bleues-vertes métalliques, ressemblant presque à des écailles. Son ventre est jaune vif avec une tâche rouge verticale sur le thorax. La femelle est plus terne, avec ta tête et le dos gris-vert et le ventre jaune pâle. Le juvénile ressemble à la femelle, mais a le bec plus court.
Attention ! On rattache souvent le Souimanga à la famille des colibris, mais ce n’en est pas un : ces derniers résident uniquement en Amérique centrale, et sont capables du vol « en marche arrière », ce qui n’est pas le cas des Souimangas.
Le Souimanga de Mayotte vit surtout dans des zones ouvertes : en lisière de forêt, ou sur ses sentiers, dans les zones cultivées, dans les espaces végétalisés des villages (parc, jardins…). C’est une espèce mobile, qui préfère les milieux secs, mais on peut néanmoins la retrouver jusqu’en mangrove. En Grande Terre, elle est présente partout à l’exception des monts Bénara et Choungui. En Petite Terre, c’est autour du Dziani Dzaha et des plages que l’on peut la croiser.
Le Souimanga se nourrit du nectar des fleurs, qu’il va chercher grâce à son long bec et sa langue tubulaire. Il affectionne particulièrement les fleurs de corbeille d’or (Lantana camara, ci-contre), les fleurs de bananier et de flamboyant. C’est aussi le pollinisateur principal d’Aloe mayottensis, une plante grasse endémique de Mayotte. Il peut se nourrir également, en complément, de petits insectes et d’arthropodes.
Cette espèce vit en couple toute l’année. Elle économise ainsi une énergie importante dans la recherche du/de la partenaire et dans les parades nuptiales, qui deviennent alors secondaires.
La période de reproduction débute en septembre. La femelle construit le nid, constitué d’herbes sèches entrelacées. Il ressemble à une boule ovale d’une dizaine de centimètre, avec une ouverture latérale, suspendue au bout d’une fine branche, peut-être en avez-vous déjà vu en vous promenant dans la forêt ! Cette technique de suspension permet d’éviter les prédateurs. Pendant la construction, le mâle reste à proximité et chante. La femelle construit ensuite un second, voire un troisième nid, espacés d’environ 1 mètre du premier. Les nichées se succèdent. Elles sont constituées de 2 œufs incubés pendant une dizaine de jours. La femelle nourrit seule la première nichée, pendant 2 semaines environ. Le mâle s’investit dans les 2ème et 3ème nichées.
Le Souimanga de Mayotte est une espèce considérée comme commune sur notre île, et n’est pas menacée. Du fait de sa forte présence et de son caractère endémique, on estime qu’elle dispose d’une forte valeur patrimoniale pour le territoire et ses habitant.es.
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