Au mois de février, le GEPOMAY a effectué une nouvelle mission de « Capture-Marquage-Recapture » sur les Pailles-en-Queue dans les îlots Hajangoua. Une action en partenariat avec le laboratoire Entropie de la Réunion et le Parc Naturel Marin de Mayotte.
Un projet de recherche de longue date
Depuis 2011, l’Unité Mixte de Recherche « Entropie » (Ecologie Marine Tropicale des Océans Pacifique et Indien) procède à une étude sur les Paille-en-Queue sur l’un des îlots Hajangoua. Le protocole de « Capture-Marquage-Recapture » (CMR) est appliqué : les oiseaux sont bagués, relâchés et capturés à nouveau quelques mois plus tard. Ainsi, un suivi temporel de la population peut être réalisé : son évolution dans le temps, sa structure (classes d’âge, taux de renouvellement de la population par les jeunes…). L’objectif est de mieux connaitre la biologie et l’écologie de l’espèce. L’étude est menée par Matthieu Le Corre, chercheur référent sur les oiseaux marins au laboratoire.
Il s’agit de la première étude sur les Paille-en-Queue à Mayotte. L’espèce est par ailleurs suivie dans d’autres îles de l’Océan Indien (Madagascar et Europa notamment), afin d’appréhender les populations à l’échelle régionale.
La « mission 14 »
En février 2020, l’équipe du GEPOMAY s’est mobilisée pour effectuer la 14ème mission CMR sur les Pailles-en-Queue, afin de continuer le travail effectué par Entropie. Ce n’est pas sa première participation : l’association a collaboré avec le laboratoire quasiment à chaque venue de Matthieu Le Corre sur le territoire mahorais.
Pour cette mission de trois jours, le GEPOMAY a reçu le soutien financier et technique du Parc Naturel Marin de Mayotte, dans le cadre du projet « Observatoire des Oiseaux Côtiers de Mayotte ». Deux missions similaires auront lieu d’ici à la fin de l’année.
Le Paille-en-Queue, un oiseau commun mais encore méconnu à Mayotte
Le Paille-en-Queue, ou Phaéton à bec jaune, est le seul oiseau marin qui se reproduit à Mayotte. C’est aussi l’oiseau le plus observé dans le lagon. Pour autant, son écologie reste encore méconnue à Mayotte : on ne connait pas sa période de reproduction, sa fidélité potentielle au site de reproduction…
Réparti partout sur la zone tropicale (d’où son nom anglais « Tropic bird »), il niche dans les cavités rocheuses, nombreuses autour de Petite Terre et sur les îlots rocheux. On soupçonne le rat d’être un prédateur des œufs et des poussins de l’oiseau. En effet, cette espèce exotique envahissante présente une menace directe pour de nombreux oiseaux, notamment ceux qui nichent au sol. La « mission 14 » a permis de faire un point sur la présence de rat sur l’îlot.
Pour aller plus loin…