Avez-vous déjà aperçu l’Epervier de Francès (bekburi en Shimaoré) en vous promenant à Mayotte ? Très commun, il est facile de l’observer. Une chance : c’est un oiseau endémique de l’archipel des Comores et de Madagascar ! L’Epervier de Francès, ou Accipiter francesii, est un petit rapace : il mesure une trentaine de centimètres, et soixante-dix d’envergure. Ses parties supérieures sont brunes, ses parties inférieures sont blanches striées de brun. Il a des ailes grises au dessus et blanches en dessous. Son bec est gris et ses pattes sont jaunes. Attention, ne le confondez pas avec le aucon pèlerin ! Cet oiseau est endémique de Madagascar et de l’archipel des Comores : on ne le retrouve que dans nos îles ! Il est très commun à Mayotte et peu farouche, on peut facilement l’observer. L’Epervier de Francès est un nicheur sédentaire à Mayotte : il y reste toute l’année et s’y reproduit. Il se nourrit de reptiles (scinques et geckos notamment), de gros insectes, d’amphibiens, de rats, et parfois de petits oiseaux. Contrairement à la majorité des rapaces, il chasse à l’affut depuis son perchoir. L’Epervier de Francès se reproduit à Mayotte. Les oiseaux vivent en couple toute l’année, même en dehors de la saison de nidification. Il construit son nid sur la fourche d’un arbre, entre 5 et 15 mètres de hauteur. Il y pond 3 à 4 œufs blancs. A l’origine, on ne trouvait l’Epervier de Frances que dans les forêts primaires et les savanes arborées. Depuis une période récente, et probablement à cause de la dégradation de ces zones, il se déplace dans les milieux anthropisés : jardins, parcelles agricoles, villages. Exception dans l’archipel des Comores : on le retrouve aussi dans les mangroves. On repère cet oiseau à son cri : un « kee kee kee » trainant, aigu. On l’observe surtout depuis son perchoir, qui peut être une branche, un fil électrique… Chaque île où niche l’Epervier de Francès abrite une sous-espèce spécifique. A Mayotte, il s’agit de la sous-espèce « brutus ». Cette dernière présente des caractéristiques particulières : dimorphisme sexuel peu marqué, cris originaux, écologie particulière… autant de critères qui plaideraient pour que l’Epervier de Francès de Mayotte soit une espèce reconnue à part entière. Sources : Fiche Epervier de Francès – Oiseaux.net Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac et Robin Rolland Référentiel des espèces protégées 2019 – GEPOMAY
Le faucon pèlerin (shipanga en Shimaoré) est un rapace très rare à Mayotte. Sur l’île, les connaissances sur cette espèce sont peu abondantes. Apprenez à le reconnaitre et transmettez vos observations au GEPOMAY, nous en avons besoin pour protéger l’espèce ! Le faucon pèlerin, ou falco peregrinus, est un petit rapace. Il mesure 40 cm et son envergure peut atteindre un mètre. Ses parties supérieures sont noires, ses parties inférieures sont blanches striées de noir, son bec et ses pattes sont jaunes. Attention, ne le confondez pas avec l’épervier de Francès ! Le faucon pèlerin est un oiseau présent sur les cinq continents. A Mayotte, il est sédentaire : il ne migre pas et se reproduit sur l’île. Sa reproduction n’est d’ailleurs confirmée que depuis 2014, et on ne connait à l’heure actuelle que deux sites de nidification. Il est considéré à Mayotte comme très rare, on ne compterait qu’une dizaine de couples reproducteurs ! Le faucon pèlerin se nourrit d’oiseaux capturés en vol. Il a une technique de chasse spectaculaire : après avoir pris de l’altitude en planant en cercle, il effectue un plongé vertigineux jusqu’à sa proie. Parfois, l’oiseau lui échappe, et c’est alors une poursuite acrobatique qui s’entame. Ce rapace est rupicole : il niche dans les falaises de l’île. Le nid est installé sur une corniche, et quatre œufs crème tachés de brun y sont pondus. La femelle les couve, et le mâle apporte les proies, qui sont ensuite dépecées par la femelle avant d’être données aux jeunes. On observe le faucon pèlerin souvent en vol. Pendant sa saison de reproduction (de juillet à novembre), on le retrouvera autour des falaises où il installe son nid. Le reste de l’année, on l’observe partout sur le territoire mahorais. La sous-espèce de faucon pèlerin présente à Mayotte serait intermédiaire entre la sous-espèce Radama (de Madagascar) et Perconfusus (d’Afrique). Ce phénomène serait dû à des flux génétiques entre ces deux régions du monde. Des analyses génétiques sont envisagées pour déterminer si la sous-espèce de Mayotte serait endémique de l’île. Sources : Fiche faucon pèlerin – Oiseaux.net Les oiseaux de Mayotte – Michel Clément, Philippe de Grissac et Robin Rolland Référentiel des espèces protégées 2019 – GEPOMAY